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« Nous vivons actuellement l’assaut le plus virulent contre nos aspirations démocratiques que Hongkong ait jamais connu depuis la rétrocession. Depuis l’adoption de la loi de sécurité nationale l’an dernier, l’arrestation de presque 90 % des personnalités d’opposition, et ce nouveau projet de réforme électorale, notre marge de manœuvre est quasi inexistante », résume Avery Ng, président de la Ligue sociale-démocrate (LSD), l’une des rares personnalités de l’opposition encore en liberté, grâce, ironiquement, à son récent séjour en prison.
Une condamnation à une peine de prison ferme interdit en effet de briguer un mandat politique pendant cinq ans. « Si j’avais pu, j’aurais bien sûr été candidat aux élections législatives de septembre 2020 [qui ont été suspendues] ; j’aurais donc participé aux primaires de juillet 2020, et je serais accusé de “complot pour subversion” dans le procès complètement absurde qui a lieu en ce moment contre tous les candidats et les participants aux primaires », ajoute le militant. Tout son camp est sonné, admet-il, sous le choc de ce double K.-O., et donc incapable de formuler, en l’état, une stratégie d’avenir.
Après l’adoption, jeudi 11 mars, par l’Assemblée nationale populaire (ANP) chinoise d’une décision visant à « améliorer » le système électoral hongkongais, Pékin a envoyé dans sa région administrative spéciale plusieurs hauts émissaires pour un « dialogue important ». « Je ne suis pas ici pour expliquer la décision, mais bien pour écouter », a déclaré, lundi, Zhang Xiaoming, le directeur adjoint du bureau des affaires de Hongkong et Macao, s’empressant toutefois d’ajouter : « Mais toute discussion doit avoir comme prérequis et comme fondement la résolution prise par l’ANP. » Cette dernière mentionne les grandes lignes de la réforme électorale à venir, dont l’objectif consiste à verrouiller à triple tour toutes les instances politiques de Hongkong, afin qu’il n’y ait plus le moindre risque de voir l’opposition prodémocratie s’y infiltrer.
Accolade divine
Le comité permanent de l’ANP sera chargé de formuler cette réforme dans le détail, en violation complète du principe des « affaires de Hongkong gérées par les Hongkongais », inscrit dans la Basic Law, la mini-constitution de Hongkong. La chef l’exécutif, Carrie Lam, a déclaré à divers journaux prochinois qu’elle était chargée de mettre en œuvre ces décisions – « plus de vingt lois vont devoir être amendées » –, confirmant ainsi que son rôle est bien celui d’une exécutante et non d’une dirigeante.
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