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Asma Al-Assad, première dame de Syrie, passée des bonnes œuvres aux basses œuvres

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On l’a d’abord encensée comme une « Lady Di arabe », au début des années 2000, pour la touche glamour qu’elle apportait à un régime poussiéreux. Elle a ensuite été qualifiée de « Marie-Antoinette syrienne », frivole et sans cœur, quand, en 2012, en pleine répression du soulèvement anti-Assad, le piratage des courriels du couple présidentiel a révélé qu’elle commandait des escarpins Louboutin sur Internet.

Puis entre 2018 et 2019, alors qu’elle luttait contre un cancer, la propagande d’Etat l’a dépeinte en mère courage, poursuivant ses activités caritatives malgré la chimiothérapie, pour mieux exalter la résilience du régime tout entier.

Le couple présidentiel syrien, Bachar et Asma Al-Assad, lors de la visite d’une société indienne d’informatique, à Bangalore, en Inde, en 2008. Le couple présidentiel syrien, Bachar et Asma Al-Assad, lors de la visite d’une société indienne d’informatique, à Bangalore, en Inde, en 2008.

Depuis un an et demi, l’épouse du président syrien Bachar Al-Assad donne à voir une autre facette de sa personnalité : la femme d’affaires sans scrupule, déterminée à enrichir son clan malgré la guerre. Celle que le magazine de mode américain Vogue avait qualifiée de « rose du désert », en février 2011, quelques semaines avant le début du soulèvement anti-Assad, a aiguisé ses épines. La transformation n’a pas échappé aux limiers du Trésor américain qui l’ont placée sous sanctions, en juin 2020, de même que des membres de sa famille et des entrepreneurs proches d’elle.

Avant d’apparaître comme une « profiteuse de guerre », selon Washington, Asma Al-Assad gérait les bonnes œuvres du régime. A la tête du Syria Trust for Development (STD), une ONG fondée en 2007, elle coordonnait la distribution d’aide aux handicapés, aux femmes ou aux régions rurales. La fondation jouait le rôle de vitrine civile d’un régime à forte connotation sécuritaire et militaire.

Puis, à partir de 2012 et de la militarisation du soulèvement, le Syria Trust s’est transformé en un ministère des affaires humanitaires de fait, doté de 1 500 employés.

Intérêts à long terme

Pour les agences des Nations unies (ONU) – qui ne reconnaissent pas les sanctions unilatérales de Washington et de Bruxelles –, travailler dans les zones sous contrôle gouvernemental sans passer par les réseaux d’Asma Al-Assad est devenu très difficile.

A grand renfort de photos sur les réseaux sociaux, la première dame de Syrie est devenue la bienfaitrice des blessés et des veuves de guerre, la consolatrice en chef des familles alaouites, la communauté dont le clan Assad est issu. Outil de communication, levier de captation de l’aide internationale, « le STD a joué un rôle non négligeable dans la survie du régime », indique Ayman Al-Dassouky, chercheur à l’Institut universitaire européen, à Florence (Italie).

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