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Après une série d’alertes, l’Allemagne, la France, l’Italie et l’Espagne suspendent le vaccin AstraZeneca « par précaution »

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Préparation de doses de vaccins AstraZeneca avant la suspension annoncée par l’Allemagne, à Berlin, le 8 mars. Préparation de doses de vaccins AstraZeneca avant la suspension annoncée par l’Allemagne, à Berlin, le 8 mars.

L’Allemagne a ouvert le feu, suivie de près par l’Italie, la France puis l’Espagne. Les pays européens, pourtant très dépendants du vaccin AstraZeneca pour muscler enfin leurs campagnes de vaccination, sont contraints de le suspendre, en raison de soupçons de graves effets secondaires.

C’est du moins la mesure dévoilée en urgence, lundi 15 mars, par Berlin, Paris, Rome et Madrid, après une série d’alertes sur des cas présumés de thrombose survenus après l’injection de doses produites par le groupe pharmaceutique britannico-suédois.

Il s’agit de « suspendre par précaution la vaccination avec AstraZeneca en espérant la reprendre vite si l’Agence européenne du médicament [EMA] donne son feu vert », a déclaré le président français, Emmanuel Macron, lors d’une conférence de presse avec le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, à l’issue d’un sommet franco-espagnol à Montauban, dans le Tarn-et-Garonne.

Il était un peu plus de 15 heures, lundi après-midi, quand le gouvernement allemand a pris les devants, conformément à la « recommandation » de l’institut Paul-Ehrlich, chargé de le conseiller sur les questions de vaccination. « Il s’agit d’une décision scientifique et non pas politique », a déclaré le ministre de la santé, Jens Spahn, quelques minutes plus tard. D’après lui, sept cas de thromboses potentiellement liées à l’utilisation du vaccin AstraZeneca auraient été répertoriés outre-Rhin.

Cette annonce a pris tout le monde de court. Vendredi 12 mars, Jens Spahn avait en effet « regretté » la décision prise, la veille, par le Danemark, la Norvège et l’Islande, de suspendre l’utilisation de ce vaccin. « Avec ce que nous savons jusqu’à présent, le bénéfice (…) est de loin supérieur au risque », avait-il déclaré.

L’Agence européenne du médicament se veut rassurante

A l’instar de M. Macron, les gouvernements concernés veulent s’en remettent à l’Agence européenne des médicaments. Celle-ci a annoncé une réunion de son comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance, mardi 16 mars, afin d’examiner les informations remontées à ce jour par les Etats de l’Union européenne (UE), puis une nouvelle réunion extraordinaire, jeudi. « Nous avons confiance dans le fait que, dans les prochaines heures, l’EMA pourra clarifier définitivement la question », a assuré le ministre italien de la santé, Roberto Speranza.

L’agence, qui a lancé une enquête dès la semaine dernière, s’est montrée rassurante lundi et « reste actuellement d’avis que les avantages du vaccin AstraZeneca dans la prévention du Covid-19, avec son risque associé d’hospitalisation et de décès, l’emportent sur les risques d’effets secondaires », a-t-elle fait savoir. « Le nombre d’évènements thrombolytiques constatés au sein de la population vaccinée ne semble pas plus élevé que dans l’ensemble de la population », ajoute l’EMA, qui évoque « le très petit nombre » de cas.

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