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Chronique. Le Brexit, entré en vigueur le 1er janvier, a commencé comme prévu : relativement mal. Ce n’est pas la catastrophe. Les étalages des supermarchés britanniques ne sont pas vides et il n’y a pas d’embouteillage de camions paralysant le Kent, contrairement aux prévisions les plus pessimistes. Mais en janvier, les exportations britanniques vers l’Union européenne (UE) ont baissé de 41 %, et les exportations européennes vers le Royaume-Uni, de 29 %. Un phénomène d’une ampleur exceptionnelle.
Autre symbole : en janvier, Amsterdam est devenue la première place boursière européenne, détrônant la City pour la première fois. L’effritement tant annoncé des relations commerciales entre Londres et Bruxelles a commencé. Les plaques tectoniques ont commencé à s’éloigner.
Certes, la chute de janvier était exceptionnelle et va en partie se résorber. Nous sommes au milieu d’une pandémie et, en début d’année, le Royaume-Uni a remis en place un confinement strict. De plus, en prévision du Brexit, les entreprises avaient fait des stocks les mois précédents, accentuant automatiquement la baisse des échanges commerciaux de janvier. Enfin, avec un accord signé la veille de Noël pour une entrée en vigueur le 1er janvier, beaucoup d’entreprises n’étaient pas prêtes. Aujourd’hui, elles maîtrisent mieux la paperasserie à remplir.
« Pour l’instant, tout se passe comme prévu par les économistes, souligne Jonathan Portes, économiste à King’s College London. L’impact des barrières commerciales non tarifaires est significatif, sans que ce soit pour autant le cataclysme. » Sur le long terme, les prévisions tablent sur une baisse des exportations britanniques vers l’UE d’environ 20 % par rapport à un scénario sans Brexit.
Purification des fruits de mer
Aux inévitables frictions commerciales s’ajoute une guérilla réglementaire permanente entre Londres et Bruxelles, qui complique la visibilité des entreprises. Les producteurs de fruits de mer écossais l’ont appris à leurs dépens.
Durant les premières semaines après l’entrée en vigueur du Brexit, de nombreuses cargaisons ont dû être jetées. Pour exporter, il fallait effectuer des déclarations sanitaires, mais il n’y avait pas assez de vétérinaires disponibles… Beaucoup d’entreprises ont aussi fait des erreurs dans les documents nécessaires pour envoyer leur marchandise. Le temps de tout régler, les coquillages et crustacées n’étaient plus bons à la consommation.
Aujourd’hui, les contrôles vétérinaires fonctionnent nettement mieux et les entreprises maîtrisent les papiers à remplir. Mais courant janvier, Bruxelles a averti : elle ne changera pas ses règles concernant la purification des fruits de mer. Désormais, les mollusques bivalves, c’est-à-dire les huîtres, les moules et les palourdes, doivent être purifiés avant d’être exportés vers l’UE s’ils viennent d’eaux classées en catégorie B, moins pures que la catégorie A.
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