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Alors que les cours de nombreux minerais s’envolent, il en est un qui est au cœur à la fois d’une transformation mondiale et d’une période de bénéfices historiques pour les groupes qui en gèrent l’exploitation : le fer. L’explosion des prix du minerai a pris de nombreux observateurs par surprise. Chez les groupes miniers, 2020 fait déjà figure de petit âge d’or du fer, marqué par des résultats historiques, entraînés par la hausse de plus de 70 % du prix à la tonne du minerai, l’an dernier. Un chiffre qui atteint 85 % pour le minerai de qualité supérieure (au-dessus de 65 % de concentration en fer).
BHP Billiton, premier groupe minier de la planète, a annoncé, en février, s’apprêter à verser 5,1 milliards de dollars (4,3 milliards d’euros) de dividendes, tandis que Rio Tinto (deuxième groupe mondial, mais premier producteur de minerai de fer) a, de son côté, publié, le 17 février, ses bénéfices les plus élevés depuis neuf ans, et dit se préparer à verser 9 milliards de dollars de dividendes, les plus importants de ses cent quarante-huit ans d’existence. Tout cela, malgré une crise à la tête du groupe anglo-australien, entraînée par le scandale de la destruction d’un site archéologique aborigène de 46 000 ans, avec l’objectif d’étendre les zones d’extraction, et donc de profits.
L’envolée des cours tient, en premier lieu, à une combinaison de facteurs conjoncturels : le redémarrage, en cours d’année, de l’activité industrielle de la Chine, accompagnée d’un effort pour accroître la production d’acier (+ 5,2 %), laquelle dépasse, pour la première fois de son histoire, le milliard de tonnes de production ; mais aussi les difficultés rencontrées par l’un des géants du secteur minier dans la production de fer, le brésilien Vale, qui cumule les problèmes techniques liés à l’effondrement d’un barrage début 2019 et les conséquences de la pandémie sur la production.
Le « plateau » de production approche
« La demande chinoise a crû très fortement, à la suite du plan de relance dans les infrastructures », souligne Aurélia Britsch, directrice de la recherche matières premières au sein du cabinet Fitch Solutions. Le pays joue un rôle de plus en plus écrasant dans ce secteur, atteignant 56,5 % de la production mondiale, selon l’organisation de producteurs World Steel Association. Dans le même temps, la part de l’Union européenne diminuait de 11,8 %, pour tomber à 7,4 % en 2020. Si les experts considèrent que le « plateau » de production approche, ils ont aussi assisté à la transformation en profondeur du secteur de l’acier en Chine, qui fait appel prioritairement, désormais, à du minerai de haute qualité.
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