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Un sérieux avertissement pour le parti d’Angela Merkel. A six mois des législatives du 26 septembre, qui doivent déboucher sur l’élection d’un nouveau chancelier à la tête de l’Allemagne, tel est le principal enseignement des scrutins régionaux qui avaient lieu, dimanche 14 mars, dans le Bade-Wurtemberg et la Rhénanie-Palatinat. Deux Länders où les conservateurs de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) ont été sévèrement sanctionnés par les électeurs.
Dans le Bade-Wurtemberg, région qu’elle a dirigée de 1953 à 2011 avant d’en céder la présidence aux Verts, la CDU obtient 23,6 % des voix, soit 3,4 points de moins qu’en 2016, selon des résultats non encore définitifs. En Rhénanie-Palatinat, fief de l’ancien chancelier conservateur Helmut Kohl (1982-1998), elle recueille 26,8 % des suffrages, soit une baisse de 5 points.
Facteurs locaux
Ce recul tient en partie à des facteurs locaux. Dans ces deux Länder frontaliers avec la France, les ministres-présidents sortants, appréciés pour leur pragmatisme, jouissent en effet d’une forte popularité. Dans le Bade-Wurtemberg, la liste de Winfried Kretschmann (Les Verts), au pouvoir depuis 2011, est ainsi arrivée en tête avec 32,4 % des voix, soit 2,1 points de plus qu’en 2016. En Rhénanie-Palatinat, celle de la social-démocrate Malu Dreyer (SPD), qui préside la région depuis 2013, s’est également maintenue à la première place, avec 36,1 %. S’il s’agit certes d’un très léger tassement de -0,1 point par rapport au dernier scrutin, cela représente toutefois une bonne performance pour le SPD qui, ces dernières années, s’est effondré dans la plupart des régions du pays.
Mais deux autres raisons expliquent la baisse des conservateurs. « La principale est la gestion chaotique de la crise sanitaire. La deuxième est “l’affaire des masques”, qui a marqué les derniers jours de la campagne », observe Uwe Jun, professeur de science politique à l’université de Trèves (Rhénanie-Palatinat), pour qui « le recul de la CDU est plus fort qu’attendu ».
« L’affaire des masques »
A l’évidence, ces deux raisons se sont cumulées. Dans les sondages, le décrochage de la CDU était en effet perceptible dès janvier, c’est-à-dire au moment où le gouvernement d’Angela Merkel a été confronté à la grogne croissante de l’opinion, liée à une hausse sans précédent du nombre de morts liés au Covid-19 et au démarrage particulièrement lent de la campagne de vaccination.
Déjà fragilisés depuis le début de l’année, les conservateurs ont ensuite subi de plein fouet « l’affaire des masques », qui a éclaté fin février lorsque la presse a révélé que deux députés, l’un membre de la CSU bavaroise, l’autre élu de la CDU dans le Bade-Wurtemberg, avaient touché des commissions de plusieurs centaines de milliers d’euros pour avoir servi d’intermédiaires entre des fabricants de masques et les autorités.
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