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Le groupe AstraZeneca a annoncé, samedi 13 mars, de nouveaux retards de livraison de son vaccin contre le Covid-19 à l’Union européenne (UE), invoquant des restrictions d’exportations.
Confronté à des difficultés de production, le groupe avait décidé de recourir à ses sites de production en dehors de l’UE pour livrer les Vingt-Sept, mais, « malheureusement, des restrictions d’exportations réduiront les livraisons au premier trimestre » et « vraisemblablement » au deuxième, selon un porte-parole du groupe. Il annonce ne pouvoir livrer que 100 millions de doses durant les six mois achevés en juin, dont 70 millions seulement sur les 180 millions initialement prévus au deuxième trimestre.
AstraZeneca avait déjà annoncé à la fin de janvier ne pouvoir livrer aux Etats membres de l’UE que 40 millions de doses au premier trimestre, sur les 120 millions qu’il avait initialement promises, en raison de difficultés manufacturières dans une usine belge.
Le groupe a expliqué « collaborer avec la Commission européenne et les Etats membres pour résoudre les difficultés d’approvisionnement ». La Commission européenne s’est refusée, samedi, à indiquer le nombre de doses du vaccin AztraZeneca attendues dans l’UE, se bornant à confirmer la poursuite des discussions avec le groupe, et à souligner que l’entreprise faisait « tout son possible pour honorer ses engagements ». Mais il s’agit d’un nouvel accroc dans le calendrier vaccinal européen, alors que la pandémie continue de progresser. Elle a fait plus de 2 600 000 morts dans le monde depuis la fin de décembre 2019, selon un bilan établi par l’Agence France-Presse (AFP), à partir de sources officielles vendredi en milieu de journée.
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Des retards qui engendrent un ralentissement des campagnes de vaccination en Europe
Selon la base de données de l’AFP, dans l’ensemble de l’Union européenne, 7,2 % de la population a reçu au moins une dose de vaccin, et 3,2 %, deux doses. Très critiquée pour la lenteur des livraisons en Europe et les retards du groupe AstraZeneca, la Commission européenne, qui a négocié les contrats au nom de ses 27 Etats membres, table sur une montée en puissance des livraisons au deuxième trimestre. La Commission européenne vise 70 % d’Européens vaccinés d’ici à la fin de l’été.
Mais les retards de livraisons engendrent un ralentissement des campagnes de vaccination en Europe. En Allemagne, le Land de Thuringe (centre) doit ainsi interrompre les rendez-vous pour être vacciné. Parallèlement, cinq pays – Autriche, République tchèque, Slovénie, Bulgarie, Lettonie – ont appelé samedi à la tenue de discussions, « le plus tôt possible », entre les dirigeants de l’UE, avec pour sujet les « énormes disparités » observées dans distribution des vaccins. Le chancelier autrichien, Sebastian Kurz, avait accusé la veille, certains Etats membres – sans les nommer – d’avoir négocié en coulisses « des contrats » avec des laboratoires.
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Doutes quant aux effets secondaires
Aux difficultés d’approvisionnement s’ajoute un doute croissant quant aux effets secondaires du vaccin d’AstraZeneca, qui a conduit plusieurs pays, notamment européens, à suspendre son utilisation. En début de semaine, l’Autriche a cessé d’administrer un lot de ces vaccins après le décès d’une infirmière de 49 ans à la suite de « graves troubles de la coagulation » quelques jours après avoir été vaccinée. L’Estonie, la Lituanie, la Lettonie et le Luxembourg ont, dans la foulée, cessé d’utiliser ce lot d’un million de doses. L’Italie a par ailleurs suspendu l’utilisation d’un autre lot du vaccin d’AstraZeneca.
En raison des craintes liées à la formation de caillots de sang, le Danemark, l’Islande, la Norvège et la Bulgarie ont également décidé de stopper totalement l’utilisation du vaccin. La Thaïlande a, de son côté, retardé le lancement de sa campagne de vaccination prévu vendredi, et la République démocratique du Congo (RDC) en a fait de même « par mesure de précaution ».
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) s’est cependant voulue rassurante, vendredi, jugeant qu’il « n’y a pas de raison de ne pas utiliser » le vaccin d’AstraZeneca, alors que « les avantages (…) continuent de l’emporter sur ses risques ». Le laboratoire anglo-suédois a également affirmé qu’il n’y avait « aucune preuve de risque aggravé » de formation de caillot sanguin entraîné par son vaccin.
L’Agence européenne des médicaments a elle aussi assuré que le risque de caillot sanguin n’était pas plus élevé chez les personnes vaccinées et estimé que le vaccin pouvait continuer à être utilisé. Le régulateur européen a toutefois recommandé vendredi l’ajout d’allergies sévères dans la liste des effets secondaires possibles de ce vaccin. La France, a, elle aussi, jugé qu’y avait pour l’instant « pas lieu de suspendre » les injections.
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Le vaccin de Johnson & Johnson homologué par l’OMS
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a homologué, vendredi, le vaccin à dose unique contre le Covid-19 de Johnson & Johnson. « Chaque nouvel outil sûr et efficace contre le Covid-19 est un pas de plus vers la maîtrise de la pandémie », a commenté le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Après le feu vert de l’OMS, le vaccin de Johnson & Johnson pourra désormais être distribué par le système onusien Covax à destination des pays défavorisés. Outre le fait d’être injecté en dose unique, il présente aussi l’avantage de pouvoir être conservé dans un réfrigérateur classique.
Ce vaccin avait déjà reçu jeudi son autorisation de mise sur le marché de la Commission européenne, quelques heures après le feu vert de l’Agence européenne des médicaments (AEM), sise à Amsterdam. La France l’a à son tour autorisé vendredi soir.
Fabriqué par Janssen-Cilag, filiale du laboratoire Johnson & Johnson, ce vaccin à vecteur viral est efficace à 85 % contre les formes graves et à 66 % en général, selon les résultats de l’essai clinique, qui a porté sur environ 40 000 personnes. Les premières doses devraient être livrées à partir du mois d’avril dans l’Union européenne.
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Confrontée à une troisième vague, l’Italie se reconfine
Dans plusieurs pays, les autorités sanitaires s’inquiètent de l’arrivée d’une troisième vague, comme en Allemagne, en Grèce et surtout en Italie. Le pays va reconfiner une grande partie de sa population à partir de lundi.
« Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, nous nous retrouvons malheureusement face à une nouvelle vague de contagion », a déploré le premier ministre, Mario Draghi, dont le gouvernement a adopté vendredi plusieurs mesures de restriction qui courront du 15 mars au 6 avril. Les régions classées en « zone rouge » (plus de 250 nouveaux cas par semaine), devront fermer écoles, bars et restaurants, et les déplacements y seront limités. Et toute la péninsule sera classée en « rouge » pour le week-end de Pâques, les 3, 4 et 5 avril.
L’Italie, qui a recensé cette semaine plus de 100 000 morts dus à la pandémie de Covid-19, enregistre une forte hausse des contaminations et des décès, liés en grande partie au variant britannique. Si le pays a lancé son plan de vaccination à la fin de décembre, les livraisons se sont depuis considérablement ralenties et seules 1,8 million de personnes – sur une population de 60 millions – avaient reçu vendredi deux doses de vaccin.
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