La pandémie a précipité la RATP, habituellement rentable, dans le rouge en 2020 avec une perte nette inédite de 134 millions d’euros, essentiellement imputable aux activités de ses filiales hors de son monopole historique en Ile-de-France.
Le groupe avait dégagé en 2019 un bénéfice net de 131 millions d’euros, malgré la grève contre la réforme des retraites en décembre.
Les résultats de la RATP sont très contrastés, l’établissement public à caractère industriel et commercial (Epic, avec les activités traditionnelles de transport en Ile-de-France) n’ayant perdu que 21 millions d’euros, grâce au contrat qui lie la Régie à Ile-de-France Mobilités. La perte aurait été plus lourde de 730 millions sans la compensation de l’autorité régionale, a indiqué la PDG Catherine Guillouard à des journalistes.
La perte nette des filiales atteint parallèlement 113 millions d’euros, en raison de difficultés dues au Covid-19 sur certains marchés, dont le « sightseeing » (bus touristiques).
« La crise sanitaire sans précédent que nous vivons a fortement pesé sur les résultats du groupe en 2020, avec un impact négatif de 414 millions d’euros sur le chiffre d’affaires et de 356 millions d’euros sur le résultat net », a commenté Mme Guillouard.
« C’est grâce à des plans d’économies significatifs qu’on est arrivés à limiter la casse ». Ceux-ci, totalisant 300 millions d’euros, « ont permis d’amortir une partie du choc », a-t-elle ajouté.
Côté Epic, les 200 millions d’économies « nous ont permis d’absorber tous les surcoûts de la crise sanitaire », notamment le doublement du budget consacré à la propreté, a remarqué la dirigeante.
Le chiffre d’affaires du groupe s’affiche en recul de 3,2%, à 5,523 milliards d’euros, dont 78% ont été réalisés par l’Epic.
Le chiffre d’affaires de l’Epic est en baisse de seulement 1% à 4,311 milliards d’euros, une performance alors que la fréquentation a reculé de 43%. Quant aux filiales, leur contribution au chiffre d’affaires a baissé de 10,2%, à 1,212 milliard d’euros.
Hors de la région capitale, la principale filiale RATP Dev a davantage souffert de la pandémie que la maison mère, quand bien même sa dynamique commerciale est restée positive avec l’entrée en vigueur de nouveaux contrats.
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