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La BCE amplifie son intervention pour soutenir l’activité

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La présidente de la BCE Christine Lagarde, à Bruxelles, le 8 février 2021. La présidente de la BCE Christine Lagarde, à Bruxelles, le 8 février 2021.

L’ère de l’argent gratuit est loin d’être finie. Après quelques semaines de nervosité sur les marchés financiers, provoquant une hausse des taux d’intérêt européens, la Banque centrale européenne (BCE) a sifflé jeudi 11 mars la fin de la récréation. Elle a annoncé qu’elle allait augmenter « significativement » le rythme de ses achats de dette. Objectif : « Maintenir des conditions financières favorables. » En clair, faire baisser les taux, ou au moins les maintenir à leur niveau actuel.

Concrètement, la BCE n’augmente pas l’enveloppe de son intervention, actuellement de 1 850 milliards d’euros pour le plan pandémie, dont il reste encore 1 000 milliards d’euros inutilisés. En revanche, au lieu de la dépenser à hauteur de 14 milliards d’euros d’achat de dettes chaque semaine, comme c’est le cas en ce moment, elle va en faire plus. Combien ? La BCE ne le précise pas mais elle devrait revenir au-dessus des 20 milliards d’euros par semaine, comme c’était le cas au début de la pandémie.

L’annonce a eu l’effet escompté sur les marchés. Le taux obligataire français à dix ans est reparti en territoire nettement négatif, autour de − 0,1 %, après avoir flirté avec le zéro ces derniers jours. Le taux italien, surveillé comme le lait sur le feu, a reculé de 0,7 % à 0,6 %. « Le marché a été favorablement surpris », constate Louis Boisset, économiste à BNP Paribas. « La réaction de la BCE a été plus forte qu’attendu, mais il faudrait se demander pourquoi ça n’a pas été fait plus tôt », ajoute Marchel Alexandrovich, économiste à Jefferies, une banque américaine.

Un « décalage »

L’inquiétude des ces dernières semaines venait avant tout des Etats-Unis. La première économie mondiale semble entrevoir la fin de la pandémie et le plan de relance historique de Joe Biden, de 1 900 milliards de dollars, permet de croire en un très fort rebond de la croissance et de l’inflation. Anticipant ce mouvement, les marchés financiers américains ont fait remonter le taux américain à dix ans de 1 % à 1,5 % en deux mois.

Comme souvent, la tendance américaine a fait tache d’huile en Europe. Mais le problème est que la conjoncture du Vieux Continent n’est pas du tout aussi positive. Avec la lenteur de la vaccination, la plupart des pays conservent d’importantes restrictions sanitaires en place. Alors que l’économie de la zone euro a chuté de 6,9 % en 2020, elle « va probablement encore se contracter au premier trimestre », estime Christine Lagarde, la présidente de la BCE.

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