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En Libye, la réconciliation assombrie par des soupçons de corruption

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Abdelhamid Dbeibah (à gauche) en compagnie du président égyptien Al-Sissi, au Caire, le 18 février 2021. Abdelhamid Dbeibah (à gauche) en compagnie du président égyptien Al-Sissi, au Caire, le 18 février 2021.

En apparence, la nouvelle est excellente. La Libye semble tourner la page de ses convulsions post-2011 avec le vote de confiance accordé mercredi 10 mars par le Parlement réuni à Syrte au nouveau gouvernement d’union nationale (GUN) dirigé par Abdel Hamid Dbeibah. Les ministres des affaires étrangères de la France, de l’Allemagne, de l’Italie, du Royaume-Uni et des Etats-Unis ont « salué » dans un communiqué commun ce « pas essentiel » vers une « solution politique globale ».

La présence au sein du nouvel exécutif de quatre femmes dont deux à la tête de ministères clés – Najla Al-Mangoush aux affaires étrangères et Halima Abdulrahman à la justice – a ajouté à la satisfaction des chancelleries occidentales.

Nouvel homme fort libyen, Abdel Hamid Dbeibah avait été élu contre toute attente à la tête de ce gouvernement d’« union » par un mini-collège de 74 délégués libyens réunis à Genève sous les auspices des Nations unies. Une désignation supposée amorcer la réconciliation entre la Tripolitaine (ouest) et la Cyrénaïque (est), dont l’affrontement a plongé le géant d’Afrique du Nord dans les affres de la guerre civile.

Il ne s’agit a priori que d’un exécutif provisoire dont la durée de vie n’est pas censée excéder le 24 décembre, date de nouvelles élections – présidentielle et législatives – d’où devrait émerger un gouvernement légitimé par les urnes. Mais le simple fait qu’il soit issu d’un vote de confiance d’un Parlement réunifié après le grand schisme de 2014, qui avait institué une partition de facto du pays, constitue assurément une première. D’où le sentiment de soulagement général, à l’intérieur comme à l’extérieur de la Libye.

« 150 000 à 200 000 dollars »

Le nouvel exécutif pourrait toutefois souffrir d’un vice originel. D’insistantes rumeurs d’achat de voix ont circulé à propos des deux sessions – mi-novembre à Tunis et début février à Genève – du mini-collège électoral (officiellement appelé « Forum du dialogue politique libyen ») dont est issu le choix de M. Dbeibah. « Ces allégations de corruption affaiblissent la légitimité même du gouvernement, commente Mohamed Eljarh, analyste à Libya Outlook Research and Consulting. Cela risque de polluer le processus politique à venir. »

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