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Elle avait émis des recommandations destinées aux Etats en juin 2019, et n’est visiblement pas satisfaite de leur inaction. Dunja Mijatovic, la commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe juge que la situation des migrants et réfugiés en Méditerrannée continue de se détériorer. Et cela engendre « une grande urgence » écrit, en introduction d’un nouveau rapport du Conseil, la responsable bosnienne.
« La situation des droits humains dans la région méditerranéenne reste déplorable », souligne Mme Mijatovic. Entre juin 2019 et la fin de 2020, plus de 2 600 décès ont encore été comptabilisés, surtout en Méditerranée centrale, par l’Organisation internationale pour les migrations. Un nombre sans doute largement inférieur à la réalité, les naufrages survenant souvent loin des radars. Mais ces morts pourraient être largement évitées grâce à une approche « coordonnée et équitable », souligne la commissaire.
Tracer des routes « légales et sûres »
Son rapport est publié alors que le « pacte pour la migration » déposé par la Commission européenne est toujours en discussion entre les Vingt-Sept. Ce document, censé précisément concilier contrôle et solidarité semble, en fait, déjà enlisé, comme devrait encore le démontrer une réunion en visioconférence des ministres de l’intérieur, vendredi 12 mars. Par ailleurs, le rôle de certains Etats membres dans les refoulements illégaux de migrants et demandeurs d’asile, et l’aide supposée que leur apporterait l’agence des gardes-frontières Frontex, demeurent d’autres sujets polémiques qui freinent la mise au point d’une politique migratoire mieux coordonnée.
Mme Mijatovic estime pour sa part que les Etats se désengagent en fait, puisqu’ils retirent progressivement leurs navires de la Méditerranée, quand ils n’entravent pas les opérations des ONG ou ne retardent pas les opérations de débarquement. Autre motif d’inquiétude pour la commissaire : la volonté générale étant, d’abord, de limiter les arrivées, l’action des Européens en mer se limite souvent à « tracer la voie » pour les gardes-côtes libyens, formés et financés par l’Union. Pour la période donnée, ils auraient intercepté et ramené quelque 20 000 personnes en Libye, un pays où les migrants « sont exposés à de graves violations des droits de l’homme », rappelle Mme Mijatovic. Alors même que la pandémie de Covid-19 a entraîné l’adoption de mesures plus restrictives encore, ce qui pénalise en premier lieu les migrants.
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