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Publié le : 10/03/2021 – 13:01
Des violences ont éclaté dans une banlieue d’Athènes mardi soir en marge d’une manifestation contre de récentes « dérives policières » rassemblant plusieurs milliers de personnes. Dix policiers ont été blessés, ont précisé les forces de l’ordre.
Dix policiers grecs ont été blessés et seize personnes interpellées lors d’affrontements dans une banlieue d’Athènes, mardi 9 mars, en marge d’une manifestation rassemblant 5 000 personnes contre les violences policières.
Selon une photographe de l’AFP sur place, les échauffourées ont débuté lorsqu’un groupe d’environ 200 personnes cagoulées s’est dirigé vers le commissariat de Nea Smyrni, une banlieue réputée calme d’Athènes, où un jeune homme a été frappé à coups de matraque dimanche par un policier lors d’un contrôle des mesures de confinement.
Les casseurs ont lancé des pierres et des cocktails Molotov contre le commissariat et les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau. Le feu a été mis à une dizaine de poubelles, obligeant les pompiers à intervenir, a constaté l’AFP.
Parmi les dix policiers blessés, trois restent hospitalisés, selon un communiqué de la police. L’un d’eux a été grièvement blessé à la tête mais « sa vie n’est pas en danger », a précisé à l’AFP un porte-parole de la police. Selon des images télévisées, des manifestants avaient fait tomber le policier de sa moto avant de le frapper.
Les journalistes et photographes sur place ont également été pris à partie par les manifestants cagoulés, a-t-on constaté.
Seize personnes ont été interpellées et seront traduites mercredi devant le parquet d’Athènes. La police fait état, dans son communiqué, de délits de « tentative de meurtre », de « lésions corporelles graves », de « violences », de « perturbation de la paix commune » et d’ »incendie criminel ».
Une vidéo qui met le feu aux poudres
Les images d’un jeune homme à terre, frappé à coups de matraque par un policier dimanche après-midi sur la place de Nea Smyrni, à cinq kilomètres du centre-ville d’Athènes, en présence d’au moins trois autres agents, sont devenues virales. Dans la vidéo, on peut entendre le jeune homme crier « J’ai mal », tandis que des passants s’indignent du comportement des policiers.
En protestation, près de 5 000 personnes, selon la police, ont défilé contre les « dérives policières » mardi soir, brandissant des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Les flics hors de nos quartiers » ou « Les parcs sont faits pour rire et non pour entendre : ‘J’ai mal’ ».
La police a dit avoir arrêté des manifestants en possession de cocktails Molotov et de barres de fer, avant que les heurts ne débutent.
Le principal parti d’opposition, Syriza, a condamné « sans équivoque ceux qui, par la force, ont choisi de ternir une manifestation pacifique de milliers d’habitants, d’étudiants, de travailleurs et de commerçants de Nea Smyrni ».
« Des coups de pied sur tout le corps »
Le parquet a ordonné une enquête préliminaire « pour examiner les actes criminels éventuels perpétrés par des policiers » dimanche à Nea Smyrni, selon une source judiciaire. La police a également ouvert une enquête interne.
Selon la police, cet incident a commencé quand les forces de l’ordre ont été attaquées par « trente personnes qui ont causé des blessures à deux de ses agents », ce que de nombreux habitants de Nea Smyrni ont démenti.
Onze personnes interpellées dimanche ont été poursuivies pour « coups et blessures, insultes et violations des mesures pour endiguer l’épidémie de Covid-19 », a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Dans une interview publiée mardi dans le Journal des rédacteurs (Efsyn), le jeune homme de 29 ans explique que la police voulait infliger des amendes de 300 euros à des familles qui étaient assises sur la place, et qu’il a voulu raisonner les agents.
« Un policier s’est alors avancé vers moi et m’a pris pour cible. Il m’a poussé avant que les autres policiers ne me donnent des coups de pied sur tout le corps », explique-t-il.
Les médias et les avocats ont dénoncé une multiplication des agressions policières ces derniers mois lors de manifestations étudiantes ou de groupes de gauche.
Avec AFP
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