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Etats-Unis : le plan de relance de 1 900 milliards de dollars voulu par Joe Biden adopté par le Congrès

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Par son plan d’une ampleur historique, Joe Biden, ici à la Maison Blanche, veut éviter une rechute de l’économie américaine. Par son plan d’une ampleur historique, Joe Biden, ici à la Maison Blanche, veut éviter une rechute de l’économie américaine.

Son montant donne le vertige : 1 900 milliards de dollars (1 595 milliards d’euros), soit l’équivalent du produit intérieur brut (PIB) de l’Italie en 2020. Le Congrès américain a adopté, mercredi 10 mars par 220 voix contre 211, le plan de relance colossal voulu par Joe Biden grâce au seul soutien des démocrates, qui contrôlent la Chambre des représentants et lui offrent une victoire marquante cinquante jours après son arrivée à la Maison Blanche.

De quoi avoir un impact considérable sur la croissance, selon des économistes, et sur la vie de millions d’Américains. « Nous nous en sortirons », a promis M. Biden aux employés d’une petite entreprise de Washington, mardi. Le président devrait promulguer vendredi son vaste « plan de sauvetage américain ». « Un plan bien construit, qui a avancé rapidement au Congrès, pour apporter une aide absolument nécessaire à la lutte contre le Covid-19 et faire avancer notre économie », a tweeté son chef de cabinet, Ron Klain, mercredi, en se réjouissant d’un nouveau sondage montrant la grande popularité de ces mesures.

Les républicains y sont farouchement opposés, dénonçant des mesures « d’extrême gauche », sources d’une « montagne de dettes » et qui vont bien au-delà de la lutte contre la crise du Covid-19. Le chef de la minorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, a qualifié mercredi le plan de relance de « longue liste de priorités de gauche » qui ne répondent pas à la pandémie, peu avant son approbation au Congrès. « Soyons clairs, il ne s’agit pas d’un plan de sauvetage. Il s’agit d’une longue liste de priorités de gauche qui datent d’avant la pandémie et ne répondent pas aux besoins des Américains », a lancé le républicain dans l’hémicycle, en affirmant que seulement « 9 % des 1 900 milliards » du plan étaient « liés à la lutte contre le Covid-19 ».

Le plan Biden avait franchi une étape décisive mardi soir avec un vote de procédure à la Chambre : 219 démocrates avaient approuvé les règles qui encadraient le vote final, tandis que 209 républicains et un démocrate les avaient rejetées. « C’est une loi remarquable, historique, qui mènera à une transformation profonde et qui va permettre de largement avancer dans la lutte contre le virus et de répondre à notre crise économique », avait affirmé la présidente démocrate de la Chambre, Nancy Pelosi.

Disposant d’une courte majorité, les démocrates ne pouvaient se permettre qu’une poignée de défections mercredi. Les modifications apportées au Sénat sous la pression des modérés pouvaient faire craindre une fronde progressiste. Mais le soutien appuyé du sénateur indépendant Bernie Sanders au texte négocié, notamment, a apaisé ces craintes. « Enfin, notre gouvernement répond à la douleur des travailleurs », avait salué l’ancien candidat à la présidentielle sur Twitter mardi soir.

Plus de 7 millions de nouveaux emplois attendus

Rappelant l’exemple de la grande crise de 2008, M. Biden, qui fut le bras droit de Barack Obama lorsqu’ils avaient mis en œuvre en 2009 un plan de secours à l’économie américaine, assure qu’il vaut mieux voir bien plus grand cette fois, pour s’assurer d’éviter une rechute.

La pandémie de Covid-19 a fait plus de 500 000 morts aux Etats-Unis et la première économie mondiale s’est contractée de 3,5 % l’an passé, sa pire année depuis la seconde guerre mondiale. Selon des experts, le « plan de sauvetage américain » devrait doper la croissance. D’après la Maison Blanche, cette législation « historique » créera plus de 7 millions de nouveaux emplois cette année, rendra les soins de santé plus abordables, tout en sauvant des vies grâce aux aides pour la vaccination généralisée. Elle affirme également qu’elle réduira de moitié la pauvreté des enfants.

Des millions d’Américains toucheront des chèques d’aides directes allant jusqu’à 1 400 dollars (1 174 euros) par individu et personne à charge, pour un montant global de quelque 400 milliards de dollars. Le plan prolonge en outre jusqu’en septembre des allocations chômage exceptionnelles qui devaient expirer le 14 mars. M. Biden avait promis d’agir avant cette date butoir ; après des séances marathons au Congrès, marquées par des rebondissements, il y est parvenu.

Quelque 15 milliards de dollars sont consacrés à la vaccination, 50 milliards pour les tests et le traçage et 10 milliards pour la production de vaccins. Le plan consacre également 126 milliards de dollars aux écoles, de la maternelle au lycée, pour soutenir leur réouverture malgré la pandémie, ainsi que 350 milliards en faveur des Etats, des collectivités locales.

Mais d’autres économistes mettent en garde contre le risque d’inflation. Ce vaste programme sera le troisième plan adopté par le Congrès américain depuis le début de la pandémie, il y a un an. Le premier, titanesque, avec 2 200 milliards de dollars (1 846 milliards d’euros), avait été approuvé avec le soutien des républicains et des démocrates, et promulgué par Donald Trump dès mars 2020.

Le Monde avec AFP

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