https://img.lemde.fr/2021/03/09/0/0/3500/1748/1440/720/60/0/16872d4_739361248-068930.jpg
C’est un passage en force. Les sénateurs mexicains ont voté, mercredi 3 mars, une réforme dans le secteur de l’énergie, qui renforce la mainmise de la compagnie publique CFE (Commission fédérale de l’électricité), au détriment des investisseurs privés. La mesure, qui chamboule l’ouverture du marché, décrétée en 2013, provoque une pluie de critiques. L’opposition et les organisations patronales dénoncent « la violation de la libre-concurrence », alors que les militants écologistes s’alarment d’une mesure qui favorise les centrales fossiles, aux dépens des énergies renouvelables.
« Fini le pillage du bien public ! », rétorque le président, Andres Manuel Lopez Obrador (« AMLO »), promoteur de cette contre-réforme, votée au Sénat (68 voix contre 58), où son parti (Morena, gauche) et ses alliés sont majoritaires. Les débats en plénière ont duré moins de cinq heures. Les sénateurs n’ont pas modifié une virgule du projet initial, qui avait reçu le même feu vert, le 24 février, de la Chambre des députés, contrôlée aussi par Morena. « AMLO » n’a plus qu’à promulguer le texte.
« Les législateurs de la majorité se sont soumis aux instructions de leur chef », déplore Cynthia Lopez Castro, députée du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, opposition), dans une tribune publiée, jeudi 4 mars, dans le quotidien El Universal. Au pouvoir de 2012 à 2018, le PRI avait mis fin, en 2013, au monopole de la CFE, restée néanmoins l’unique grand distributeur de l’énergie au Mexique. Depuis, une dizaine de groupes étrangers lui vendent leur production. Le tout, selon un principe favorisant les prix les plus bas.
« Contrats léonins pour le privé et injustes pour la CFE »
C’est terminé. La réforme d’« AMLO » confère la priorité à l’électricité produite par les centrales thermiques et hydroélectriques publiques, reléguant au second rang la production privée dans le bon de commandes de la CFE. Et sans tenir compte du critère tarifaire. Le texte met aussi fin aux subventions publiques accordées aux énergies renouvelables. Un total de 249 milliards de pesos (10 milliards d’euros), selon la CFE, qui dénonçait, avant la nouvelle loi, « une saignée », dans un rapport remis, en février, aux députés. De 2016 à 2019, le secteur privé a capté 11 % de la production d’électricité (337 millions de mégawattsheure, en 2019), au détriment de la CFE.
Le président prône la « souveraineté » et « l’autosuffisance » énergétiques
Il vous reste 51.57% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
L’article Au Mexique, « AMLO » reprend la main sur le secteur de l’électricité, aux dépens des énergies renouvelables privées est apparu en premier sur zimo news.