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Le quotidien Bild fait rarement dans la subtilité, mais il sait parfois toucher juste. Ce fut le cas, mercredi 24 février, avec ce titre énorme à la « une » : « Chers Britanniques, nous vous envions. » Evoquant « les succès de la campagne de vaccination au Royaume-Uni », où 27 % de la population avait alors déjà reçu une première dose, contre 6 % outre-Rhin, le tabloïd conservateur posait ce jour-là une question que tout le monde continue de se poser, deux semaines plus tard, en Allemagne : « Quand atteindrons-nous le niveau des Britanniques ? »
Comme souvent lorsque le pays fait face à des difficultés, Berlin et les Länder s’accusent mutuellement d’en porter la responsabilité. Depuis le début de la campagne de vaccination, fin décembre 2020, cela n’a pas cessé d’être le cas. D’un côté, les Länder reprochent à l’Etat fédéral d’avoir mal négocié au niveau européen, en commandant trop peu de vaccins et en n’ayant pas fait le nécessaire pour augmenter les capacités de production. De l’autre, l’Etat fédéral ne manque pas une occasion de rappeler que tous les Länder ne vaccinent pas au même rythme. A quelques exceptions près, comme la Bavière, ce sont surtout les régions de petite taille qui affichent les taux de vaccination les plus élevés, avec environ 3,5 % de leur population ayant déjà reçu les deux doses, soit 0,5 point de plus que la moyenne nationale, selon les chiffres publiés, lundi 8 mars, par l’institut de santé publique Robert-Koch.
Le levier des cabinets médicaux
Ces dernières semaines, c’est principalement sur le vaccin AstraZeneca que s’est focalisée la polémique, après qu’il eut été révélé que des milliers de doses restaient inutilisées à cause de sa moindre efficacité supposée sur les patients âgés et de ses effets secondaires parfois plus pénibles que ceux observés avec le Pfizer-BioNTech ou le Moderna. Après l’avoir d’abord réservé aux personnes âgées de 18 à 64 ans, la commission vaccinale allemande a finalement décidé, jeudi 4 mars, que les plus de 65 ans pourraient aussi se voir proposer l’AstraZeneca.
Pour accélérer le rythme des vaccinations, le gouvernement allemand fonde toutefois le plus gros de ses espoirs sur un autre vivier : les cabinets médicaux. Lundi 8 mars, après plusieurs jours de discussions, l’Etat fédéral et les Länder se sont ainsi mis d’accord pour qu’ils puissent recevoir des candidats à la vaccination à partir de début avril. Pour simplifier la prise de rendez-vous, ces derniers pourront être pris directement dans chaque cabinet médical, et non auprès des antennes régionales de l’Association nationale des médecins conventionnés (KBV), comme cela avait été d’abord envisagé.
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