L’Union européenne ambitionne de produire 20% des semi-conducteurs dans le monde, soit un doublement de sa part actuelle, mais aussi de fabriquer son premier ordinateur quantique d’ici à 2030, selon une feuille de route publiée mardi.
Le plan vise à renforcer la puissance de l’Europe dans le numérique et à assurer sa souveraineté technologique face à la Chine et aux Etats-Unis.
« La production de semi-conducteurs de pointe et durables en Europe, notamment les processeurs, devrait représenter au moins 20% de la production mondiale en valeur, soit le double de la part de 10% atteinte en 2020 », affirme le document présenté par la vice-présidente de la Commission européenne Margrethe Vestager et le commissaire au Marché intérieur Thierry Breton.
Incontournables dans les objets du quotidien comme l’automobile ou les téléphones mobiles, les semi-conducteurs font actuellement l’objet d’une pénurie au niveau mondial et l’Europe est de plus en plus dépendante des importations chinoises ou américaines sur ce marché estimé actuellement à 440 milliards d’euros.
D’ici à 2030, « l’Europe devrait disposer de son premier ordinateur quantique », affirme par ailleurs la feuille de route de la Commission. Ces ordinateurs de nouvelle génération promettent des puissances de calcul incomparables par rapport aux capacités actuelles, et tous les grands pays industriels sont lancés dans une course scientifique dans ce domaine.
Le plan, qui traduit en objectifs concrets la priorité au numérique fixée par la présidente de la Commission Ursula von der Leyen, table sur une main d’oeuvre mieux formée, des infrastructures améliorées, ainsi qu’une transformation des entreprises et services publics pour s’adapter au nouveau monde connecté.
L’UE veut disposer à la fin de la décennie de 20 millions de spécialistes des technologies de l’information, contre 7,8 millions en 2019. Au moins 80% de la population adulte devra en outre avoir des compétences numériques de base.
A cet horizon, tous les ménages européens devraient pouvoir disposer d’une connexion internet supérieure à un gigabit par seconde, contre 59% en 2020, et toutes les zones peuplées seront couvertes par la 5G, contre 14% en 2021, selon ce plan.
Trois entreprises sur quatre utiliseront les services informatiques hébergés (« cloud »), les bases de données (« big data ») et l’intelligence artificielle.
Bruxelles veut doubler à environ 250 en 2030 le nombre de « licornes », ces entreprises innovantes valorisées plus d’un milliard d’euros.
Enfin, tous les services publics essentiels devraient être disponibles en ligne, avec notamment l’accès à un dossier médical électronique pour tous les Européens.
Pour atteindre ces objectifs, la Commission subventionnera des projets de coopération à plusieurs Etats. Le plan de relance de l’UE prévoit de consacrer aux technologies numériques 20% de ses financements, soit jusqu’à 145 milliards d’euros sur les trois prochaines années.
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