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Ulcérées par les dysfonctionnements de la stratégie vaccinale de l’Union européenne (UE), les opinions publiques au sein des Etats membres se focalisent à raison sur les retards et les pénuries, tout en admirant l’efficacité et le pragmatisme britanniques, américains et israéliens. La difficulté d’accès au vaccin contre le Covid-19 n’est pourtant pas une spécificité européenne. Comme le soulignait récemment le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, à ce jour, les trois quarts des injections concernent une dizaine de pays, tandis que 130 nations n’ont pas encore administré leur première dose.
Certes, pour la plupart, il s’agit de pays en voie de développement, qui, contrairement à l’UE, n’ont ni les moyens financiers ni la logistique adéquate pour vacciner à grande échelle. Ce n’est pas le cas d’un certain nombre de pays asiatiques et d’Océanie, qui pourtant tardent à vacciner massivement.
Fin février, sur les 126 millions de Japonais, moins de 20 000 personnes avaient reçu une injection. Malgré la mise au point de quatre types de vaccins, la Chine affiche un taux de vaccination de 36 doses pour 1 000 habitants, contre 80 pour la France. En Corée du Sud, la proportion s’élève seulement à 4 doses, à peine plus qu’en Australie (2,8) ou en Nouvelle-Zélande (2).
La principale explication tient à la situation sanitaire locale. Grâce aux mesures drastiques d’endiguement du virus prises dès la première vague de la pandémie, ces Etats connaissent aujourd’hui des taux de contamination parmi les plus bas du monde. En conséquence, il n’existe pas le même sentiment d’urgence à se faire vacciner que celui qui prévaut dans les pays occidentaux, où les morts se comptent par centaines chaque jour.
Un dangereux retour de flamme
Cette stratégie a permis à la Chine d’être la seule grande puissance à avoir évité la récession avec une croissance de 2,3 % en 2020. La Corée du Sud a, elle aussi, bien résisté en limitant le recul de son produit intérieur brut (PIB) à 1 %, à comparer avec une contraction de 3,5 % aux Etats-Unis et de 6,8 % dans la zone euro.
Mais, si les pays asiatiques ont fait preuve d’efficacité face à la pandémie, la phase de la vaccination s’annonce plus compliquée. Selon Goldman Sachs, la plupart n’atteindront pas l’immunité collective avant 2022, quand Joe Biden promet des vaccins pour tous les adultes américains d’ici à fin mai. A la même date, le Royaume-Uni devrait avoir vacciné plus de la moitié de sa population. Quant à l’UE, malgré les ratés de cet hiver, l’immunité collective devrait être à portée de seringue dès l’automne.
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