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Le pape François dans le nord de l’Irak, sur les terres meurtries par les djihadistes

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Les ruines de l’église de l’Immaculée Conception (Al-Tahira Al-Kubra), à Mossoul, le 7 mars. Les ruines de l’église de l’Immaculée Conception (Al-Tahira Al-Kubra), à Mossoul, le 7 mars.

Pour le dernier jour de sa visite en Irak, dimanche 7 mars, le pape François va à la rencontre des chrétiens dans le nord du pays, où l’organisation djihadiste Etat islamique (EI) a semé la terreur et la mort durant trois ans.

Le souverain pontife de 84 ans est arrivé à l’aéroport d’Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, où il a été accueilli par des dignitaires et des enfants en habit traditionnel. Il doit ensuite se rendre à Mossoul, une visite hautement symbolique, mais aussi l’étape la plus dangereuse de son voyage entamé vendredi.

Là même où, en 2014, les djihadistes avaient décrété leur « califat », le pape va prononcer une « prière pour les victimes de la guerre », ces milliers de yézidis, de chrétiens et de musulmans assassinés par les membres de l’EI ou tombés au combat pour les déloger d’Irak. François va découvrir les ruines laissées par les djihadistes défaits fin 2017. Mais il pourra aussi constater que la reconstruction débute.

Plus que 400 000 chrétiens

Après Mossoul, François se rendra dans la localité emblématique de Qaraqosh, plus à l’est, où l’église Al-Tahira, entièrement brûlée par l’EI, a été remise en état, nettoyée et redécorée pour sa venue. Jusqu’au dernier moment, entre répétitions pour les chorales, nettoyage des dalles de marbre des églises et décorations installées dans les rues, ses habitants n’ont ménagé aucun effort.

C’est là, dans la plaine de Ninive, que vivaient la plupart des chrétiens du pays. Ils ont fui leurs villages en 2014, trouvant refuge au Kurdistan irakien. Seules quelques dizaines de milliers d’entre eux sont revenus depuis. Dans ce pays de 40 millions d’habitants, quasiment tous musulmans, les chrétiens ne sont plus que 400 000 aujourd’hui. Ils étaient 1,5 million avant l’invasion par les Etats-unis en 2003.

Enfin, moment-phare de la journée de dimanche : la messe que doit célébrer le pape dans l’après-midi dans un stade d’Erbil devant des milliers de fidèles. Le pape, qui aime tant les bains de foule et en a été privé depuis son arrivée en Irak, pourra retrouver des fidèles et probablement les saluer depuis la papamobile qui, jusqu’ici, n’a pas été utilisée.

Dispositif sécuritaire inédit

La journée de dimanche est celle au cours de laquelle gardes du corps et forces de l’ordre seront le plus en alerte. Si la visite du pape est historique, le dispositif sécuritaire déployé pour l’accueillir l’est tout autant.

Les rares kilomètres qu’il a parcourus par la route l’ont été à bord de voitures blindées. Pour la majorité des 1 445 km de son parcours entamé vendredi après-midi, le souverain pontife est dans un avion ou un hélicoptère pour survoler plutôt que traverser des zones où se terrent encore des cellules djihadistes clandestines. Et cela, au beau milieu d’un confinement total décrété jusqu’à la fin de sa visite lundi matin, face à des contaminations au coronavirus qui atteignent des records en Irak.

Le Monde avec AFP

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