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Joan Laporta, sulfureux président du FC Barcelone entre 2003 et 2010, est de retour. Le Catalan, qui a mené le club de football au sommet, des débuts du joueur argentin Lionel Messi et de l’entraîneur espagnol Pep Guardiola aux six titres – nationaux et internationaux – obtenus en 2009, avant une incursion ratée en politique, affronte de nouveau les urnes. Dimanche 7 mars, les 110 000 socios du Barça, les supporteurs actionnaires, sont appelés à élire leur nouveau président, après la démission de Josep Bartomeu, en octobre 2020.
Face à la crainte d’un départ de Messi, aux résultats sporifs médiocres et à une situation financière désastreuse (1,2 milliard d’euros de dettes), M. Laporta fait figure de favori parmi les trois candidats en lice (les deux autres sont les hommes d’affaires Victor Font et Toni Freixa) pour reprendre les commandes d’une institution, qui, selon l’expression consacrée, est « més que un club » (« plus qu’un club »), un outil de revendication politique et d’affirmation culturelle.
L’avocat à l’ego surdimensionné, qui célébrait les victoires au champagne, cigare à la main, et lançait des diatribes indépendantistes à la moindre occasion, se serait assagi. Il est apparu apaisé et serein lors des débats précédant l’élection. Sa seule provocation a été de déployer une banderole de cinquante mètres de haut sur la façade d’un édifice situé à Madrid. Sur sa photo, gigantesque, une légende, ironique et provocante : « Envie de vous revoir », à l’attention de son éternel rival, le Real.
« Il représentait un bol d’air frais et a fait preuve d’audace »
Un coup de communication. Et un rappel que le football est aussi une histoire de fierté et d’ambition. A 58 ans, « Jan », comme on l’appelle, n’en manque pas. « C’est une sorte de Bernard Tapie, un flambeur qui renvoie une image conquérante, et qui, comme lui, a été tenté par la politique, résume Frédéric Hermel, chroniqueur sportif en Espagne et biographe de Zinédine Zidane. Il a su transformer sa rivalité avec le Real en un combat contre le club symbole de l’unité de l’Espagne. Il a eu du flair, mais aussi de la chance et a profité d’une génération de joueurs extraordinaires formés au Barça. »
Ce fils d’un pédiatre de Barcelone était inconnu du grand public au moment de briguer la présidence en 2003. Il avait pu compter sur le soutien financier de son beau-père, Juan Echevarria Puig, chef d’entreprise catalan (ex-président de Nissan Motor Ibérica), ainsi que sur les conseils du Néerlandais Johan Cruyff, joueur puis entraîneur légendaire du Barça (entre 1988 et 1996), dont il était l’ami et l’avocat. Avec 52 % des voix, la victoire de celui que la presse surnommait alors le « Kennedy barcelonais » avait été écrasante.
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