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La prudence de l’OPEP dope les cours du pétrole

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Jubail Industrial City (Arabie saoudite), en décembre 2019. Jubail Industrial City (Arabie saoudite), en décembre 2019.

L’Arabie saoudite est-elle prête à laisser s’enflammer les cours du baril ? Jeudi 4 mars, la réunion mensuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), et de ses alliés russes, a surpris le marché et envoyé les prix au plus haut. Vendredi, les cours du brent, l’indicateur de référence, ont atteint 67 dollars (environ 56 euros) à Londres, une hausse de plus de 5 % en vingt-quatre heures. Pour la première fois, le pétrole retrouve les niveaux atteints avant les mesures de confinement de février et de mars 2020. Aux Etats-Unis, le WTI, la référence pour le pétrole américain est au plus haut depuis février 2019, à 64 dollars. La raison de cette nouvelle flambée des prix tient en grande partie à la décision des pays exportateurs de maintenir une politique stricte de quotas − et en particulier de l’Arabie saoudite.

Il y a tout juste un an, en mars 2020, alors que la pandémie devenait mondiale, l’alliance entre le cartel de l’OPEP et la Russie, appelée « OPEP + », a volé en éclats lors d’une réunion à Vienne. Les dirigeants russes et saoudiens se séparent sur un désaccord et se lancent dans une rapide guerre des prix, qui vient s’ajouter à la baisse historique de la demande provoquée par les mesures de confinement à travers le monde. Cette double crise précipite les cours au plus bas. Le brent descend jusqu’à 12 dollars, le baril américain connaît même un épisode rocambolesque de prix négatifs. En mai, pour tenter de contrôler la situation, les grands pays pétroliers s’infligent de massives réductions de production pour tenter de faire remonter les cours.

Cette stratégie a globalement fonctionné, en particulier depuis l’automne : les prix ont connu une remontée progressive, bien aidés par un nouveau coup de pouce saoudien en décembre. A la surprise générale, le royaume wahhabite a fait un « cadeau » à ses petits camarades en décidant de couper sa production de un million de barils par jour en plus de son quota. Riyad s’engage alors à réintroduire petit à petit ce pétrole sur le marché, en veillant à la stabilité. Mais à quel moment ?

Turbulents concurrents

C’est tout l’objet du débat qui a eu lieu, jeudi, par visioconférence, entre les ministres du pétrole. La Russie et certains de ses alliés, comme le Kazakhstan, souhaitaient rouvrir les vannes et repartir à la conquête du marché. Beaucoup de tradeurs s’attendaient d’ailleurs à un relâchement progressif. Mais l’Arabie saoudite est parvenue à trouver rapidement un consensus avec ses partenaires pour maintenir le statu quo. Seuls la Russie et le Kazakhstan ont obtenu la possibilité d’augmenter légèrement leur production pour satisfaire leur demande intérieure.

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