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Le défi du dialogue direct entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire

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Rencontre entre le ministre des affaires extérieures iranien, Javad Zarif (premier plan à gauche) avec les membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont Rafael Grossi, son directeur général (à droite). A Téhéran, le 21 février. Rencontre entre le ministre des affaires extérieures iranien, Javad Zarif (premier plan à gauche) avec les membres de l’Agence internationale de l’énergie atomique, dont Rafael Grossi, son directeur général (à droite). A Téhéran, le 21 février.

Le sauvetage promettait d’être ardu et laborieux. Il l’est. Mais au moins demeure l’espoir de ranimer l’accord sur le nucléaire iranien (JCPoA), qui se dévitalise depuis le retrait des Etats-Unis sous Donald Trump, puis les violations successives par l’Iran de ses obligations. De timides signaux, adressés par Téhéran, cette semaine, montrent une disposition nouvelle à la discussion, estime-t-on à Paris. Pourtant, le régime est toujours le seul acteur du dossier, à ce stade, qui refuse le principe d’une réunion informelle, sous les auspices du haut représentant de l’Union européenne, Josep Borrell.

Premier geste : l’Iran a accepté l’idée d’une rencontre technique avec des experts internationaux au sujet de traces d’uranium relevées sur deux anciens sites non déclarés. Un point devra être fait sur ce sujet avant la prochaine réunion du conseil des gouverneurs, en juin. En outre, selon le journal conservateur Vatan-é Emrouz, le président Hassan Rohani aurait donné l’ordre de suspendre la production d’uranium métal dans l’usine d’Ispahan (centre). Le gouvernement n’a pas démenti cette information. Cette violation grave des engagements iraniens au titre du JCPoA avait été annoncée en février, après la reprise de l’enrichissement à 20 % de l’uranium. Ces gestes tactiques iraniens ne changent pas radicalement les dispositions du régime, mais permettent de ne pas accentuer son isolement.

Instrumentalisation des inspections

Les Européens aussi doivent faire preuve de souplesse. Pour donner une chance réelle à la voie diplomatique et arracher la tenue de cette réunion informelle dans les quinze jours, les pays de l’E3 (France, Royaume-Uni et Allemagne), ont choisi de faire une concession. Ils ont renoncé, au dernier moment, dans la soirée du 3 mars, à déposer une résolution devant le conseil des gouverneurs de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), à Vienne. Ce texte, placé « en pause » selon Paris, visait à dénoncer la réduction des moyens de vérification dont disposent les inspecteurs de l’AIEA, en Iran, en raison de l’abandon, le 23 février, du protocole additionnel du JCPoA par le régime iranien.

Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, qui s’était rendu à Téhéran deux jours avant cet abandon, avait obtenu un accord technique temporaire pour assurer un suivi minimum des activités nucléaires sur place, pendant les trois prochains mois. En ouverture du conseil des gouverneurs, il s’est ému, en début de semaine, de l’instrumentalisation des inspections. « Avoir des inspecteurs, de la transparence, ce n’est ni une récompense, ni une incitation, ni une punition. C’est l’essence du travail que nous faisons ici », avait-il expliqué devant la presse.

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