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La revue des revues. « America is back », a martelé Joe Biden, le 4 février, dans son premier grand discours de politique étrangère, actant le retour des Etats-Unis dans les traités, dont l’accord de Paris sur le climat, et les organisations internationales, comme l’Organisation mondiale de la santé (OMS), désertés par Donald Trump. Ce renouveau de l’engagement américain ne suffira pourtant probablement pas à enrayer un déclin du multilatéralisme qui se fait toujours plus évident. Dans sa dernière livraison, la revue Questions internationales en analyse les raisons avec un riche dossier.
Les grands traités à vocation universaliste signés depuis le début du XXIe siècle, tels la COP21 sur le climat (2015), le traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) de 2017, le pacte mondial pour les migrations (Marrakech, 2018), sont les révélateurs de la crise. Ils mettent en avant des principes très louables, des recommandations pertinentes, mais ne contiennent que peu voire aucun engagement contraignant pour les Etats signataires.
« Ce multilatéralisme cosmétique, tout en simili, donne l’illusion d’une réglementation internationale de portée générale, mais il ne peut cacher les désaccords profonds entre Etats. Il ne remédie en aucune façon à l’insécurité collective qui peut résulter des catastrophes liées au changement climatique, à la prolifération nucléaire, à des migrations anarchiques », relève dans un ample papier d’introduction Serge Sur, professeur émérite de droit international et rédacteur en chef de cette revue bimestrielle publiée par la Documentation française.
Les limites des Nations unies
Le Covid-19, qui confronte pour la première fois dans l’histoire toute l’humanité au même moment à la même peur, appelle une réponse globale. Pourtant, loin de relancer le multilatéralisme, la pandémie en a montré toutes les limites, et notamment celles des Nations unies. Un système hybride, à la fois égalitaire, voire égalitariste, puisque tous les Etats ont un siège et une voix, mais avec une gouvernance oligarchique : celle des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, sous la surveillance impériale de Washington, souligne dans sa contribution le géopoliticien Philippe Moreau Defarges.
La crise de ce système s’illustre aussi par la remise en cause croissante de la Déclaration universelle des droits de l’homme, qui fut l’un des piliers de l’ONU. Les puissances émergentes sont en première ligne dans cette offensive.
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