Bien sûr, l’équilibre est fragile, et à la merci d’une « nouvelle vague » ou d’un « reconfinement ». Mais dans la balance délicate entre exigences sanitaires et économiques, le fléau penche clairement du second côté. Peut-être même un peu trop. « La reprise de l’activité pourrait être très forte », note Shamik Dhar, l’économiste de la banque américaine BNY Mellon, qui évoque une « demande refoulée » et un possible retour de l’inflation. L’indice européen du sentiment des affaires calculé par Oxford Economics, le ESI, a, lui, gagné 1,9 point pour atteindre fin février 93,4, son plus haut niveau depuis le début de l’épidémie.
Enquête réalisée par OpinionWay du 15 au 19 février auprès d’un échantillon représentatif de 302 dirigeants d’entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est compris entre 15 et 500 millions d’euros.
En France, les dirigeants d’entreprise sont sur la même longueur d’onde. Le baromètre mensuel de l’Observatoire de la confiance des PME-ETI de BDO et Challenges, piloté par l’institut OpinionWay, fait un bond de 9 points à 39% pour les perspectives de l’économie du pays à six mois. Indicateur qui était tombé à 3% lors du premier confinement. Les autres indices de l’Observatoire passent également au vert vif, comme ceux sur les intentions d’embauches nettes, la confiance en l’activité, en la croissance
« L’année qui s’annonce reste particulièrement incertaine »
Arnaud Naudan, président de BDO France, le groupe d’audit et de conseil partenaire de l’Observatoire de la confiance, en contact permanent avec le tissu entrepreneurial, ne dit pas autre chose: « Si l’optimisme est de mise, avec un niveau de confiance des dirigeants équivalent à celui qui prévalait avant le début de la crise sanitaire, l’année qui s’annonce reste particulièrement incertaine. » Ce qui est certain, c’est que les entreprises françaises ont beaucoup d’argent en caisse. L’Association française des trésoriers d’entreprises note une « forte amélioration de la trésorerie d’exploitation en février, pour atteindre un plus haut historique ».
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Du moins chez ses adhérents, principalement des grandes entreprises et des ETI. Les chiffres globaux publiés par la Banque de France pour l’année 2020 sont eux aussi éloquents, avec un bond de 30% des trésoreries à 200 milliards d’euros. Un afflux de cash plutôt lié aux aides d’Etat et à l’endettement qu’à la conjoncture.
« Ne pas rater la croissance »
Ce matelas ne lève pas tout à fait les inquiétudes. Celles liées, bien sûr, à l’évolution des mesures sanitaires et de la campagne vaccinale. Mais aussi celles concernant le fameux « monde d’après ». « L’évolution des modes de consommation, la gestion de la dette et la refonte des chaînes d’approvisionnement seront des enjeux majeurs, rappelle Arnaud Naudan. Les dirigeants d’entreprises doivent mener une réflexion stratégique pour ne pas rater la croissance pour fin 2021 et 2022. »
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En termes macroéconomiques, cela donne, sous la plume de Shamik Dhar: « La composition de l’économie va changer pour de bon, avec d’importantes modifications des prix et rendements relatifs des différents secteurs. » Les matières premières, annonciatrices de cycles, donnent déjà une indication. Elles s’enfièvrent.
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