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Viktor Orban a lui-même donné l’exemple. Dimanche 28 février, le premier ministre hongrois ultranationaliste a posté sur Facebook les images de sa séance de vaccination en proclamant : « Vacciné ». Le Magyar a choisi Sinopharm. Depuis mercredi 24 février, la Hongrie est en effet le premier et, jusqu’ici, l’unique pays de l’Union européenne (UE) à avoir autorisé l’usage du vaccin chinois sur son territoire.
Comme pour le vaccin russe Spoutnik V, également autorisé en Hongrie, Budapest a mis en avant l’épidémie pour contourner les règles européennes qui prévoient une autorisation par l’Agence européenne des médicaments (AEM) : « Les vaccins réservés par l’UE n’arrivent pas et nous aurions de gros problèmes si nous n’avions pas les vaccins russe et chinois ici », a expliqué M. Orban, en assurant que la Hongrie allait, grâce à ces deux sérums, pouvoir atteindre « le plus haut taux d’inoculation de toute l’Union européenne » dans les prochains jours.
Un vaccin toujours en cours de test
Si le choix russe de M. Orban a fait couler beaucoup d’encre, c’est plus encore le Sinopharm qui va lui permettre de remplir cet objectif : pour l’instant, Moscou ne semble en effet pas pouvoir tenir ses promesses de production et n’a envoyé que 40 000 doses à cet Etat d’Europe centrale ; de son côté, Pékin a fait livrer 550 000 doses dès le 16 février. La Chine a aussi fait les preuves de son impressionnante capacité de production dans la Serbie voisine, où elle a livré 1,5 million de doses, écrasant largement les autres producteurs. A ce rythme, la Hongrie compte vacciner 250 000 personnes dès cette semaine au Sinopharm, soit davantage qu’avec tous les autres vaccins réunis.
Le vaccin chinois est officiellement toujours en cours de test de phase 3, et n’a même pas encore fait l’objet d’une publication scientifique internationale comparable à celle du Spoutnik V. Mais la Chine a déjà entamé activement son exportation, en affirmant que ses premiers tests afficheraient 79 % d’efficacité.
Pour le faire autoriser de façon expresse, M. Orban a adopté un décret prévoyant une autorisation de mise sur le marché sur simple accord du ministre des affaires étrangères. Un responsable gouvernemental a assuré que Budapest avait payé un prix « supérieur à 10 000 forints [environ 27 euros] » par dose, soit bien plus cher que les vaccins approuvés par l’UE – y compris le Moderna (autour de 18 euros), que la Hongrie a pourtant sous-commandé jusqu’ici.
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