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Au Danemark, une île est devenue le laboratoire d’une existence déconfinée

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Dans un salon de coiffure de Roenne, sur l’île de Bornholm, au Danemark, le 1er mars. Dans un salon de coiffure de Roenne, sur l’île de Bornholm, au Danemark, le 1er mars.

Privés de coiffeur depuis le 21 décembre 2020, les Danois peuvent de nouveau se faire couper les cheveux. Faut-il encore qu’ils se rendent à Bornholm, petit bout de terre de 588 km2, en mer Baltique, dont les salons ont été les seuls autorisés à reprendre du service le 1er mars.

Pendant les semaines qui viennent, l’île de 40 000 habitants va faire office de laboratoire, utilisé par Copenhague pour y tester la sortie du semi-confinement, imposé depuis Noël afin d’endiguer la recrudescence des contaminations causées alors par le variant britannique du Covid-19.

Les tatoueurs, masseurs, esthéticiens, mais aussi les écoles de conduite ont également rouvert lundi, ainsi que l’ensemble des établissements scolaires. Condition : les élèves de plus de 12 ans et leurs enseignants vont devoir se faire tester deux fois par semaine. Le reste de la population, au moins une fois. Chez le coiffeur, il faudra présenter un certificat de test négatif datant de moins de 72 heures. Le même est exigé à l’entrée et à la sortie de l’île.

Pour permettre ce dépistage à grande échelle, huit centres de tests ont été installés à Bornholm. Les enfants et leurs professeurs se feront, eux, dépister à l’école. Joint par téléphone, le maire social-démocrate, Thomas Thors, assure que « les habitants sont prêts à se plier à ces contraintes, si cela permet de revenir plus vite à une vie presque normale ». Les bars et les restaurants restent fermés, mais la jauge pour les rassemblements a été relevée de cinq à dix personnes.

Lâcher du lest

Avec un taux d’incidence de 5 cas pour 100 000 habitants, Bornholm n’a pas été choisie au hasard : « Son très bas niveau de contamination et son insularité en font un endroit idéal pour étudier comment le dépistage de masse peut être utilisé pour prévenir les transmissions, et pas seulement comme un outil de management de la pandémie », explique Jens Lundgren, spécialiste des maladies infectieuses au Rigshospitalet de Copenhague.

Contrôle d’un test Covid avant l’embarquement sur un  ferry à destination de l’île de Bornholmn, sur le port de Koege (Danemark), le 28 février. Contrôle d’un test Covid avant l’embarquement sur un  ferry à destination de l’île de Bornholmn, sur le port de Koege (Danemark), le 28 février.

La méthode donne déjà des résultats : « La semaine dernière, cinq soldats, qui venaient d’arriver, ont été testés positifs. Nous avons pu immédiatement les isoler et arrêter les chaînes de contamination », décrit le maire, qui rêve du retour des touristes à Pâques, donc début avril. En plus du dépistage, les eaux usées vont être régulièrement analysées, pour surveiller le niveau de circulation du Covid-19 sur l’île.

A Copenhague, la première ministre danoise, Mette Frederiksen, fait face à une pression croissante pour lâcher du lest. Alors qu’ils étaient largement favorables au semi-confinement fin décembre 2020, les Danois sont de plus en plus nombreux à estimer que les restrictions sont plus dures que nécessaire, sachant que le taux d’incidence plafonne désormais à 65 cas pour 100 000 habitants.

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