La Bourse de New York a lourdement chuté jeudi, plombée par le Nasdaq, après l’intervention du patron de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell et la montée des taux obligataires.
Selon des résultats définitifs, le Nasdaq, qui concentre les valeurs technologiques, a lâché 2,11% à 12.723,47 points pour sa troisième séance de pertes d’affilée. Avec une chute de près de 10% depuis son dernier record le 12 février, le Nasdaq s’approche de la zone de correction boursière.
Le Dow Jones a perdu 1,11% à 30.924,14 points. Le S&P 500 a abandonné 1,34% à 3.768,47 points.
L’indice Russell 2000 qui regroupe les plus petites entreprises cotées a aussi perdu 2,76%.
Wall Street avait commencé la journée nerveusement après des inscriptions hebdomadaires au chômage décevantes à 745.000, plus que les 725.000 attendus par les analystes et davantage que les 736.000 de la semaine précédente.
Mais le marché a clairement piqué du nez en milieu de séance quand les rendements sur les bons du Trésor à 10 ans ont bondi. Ils se situaient à 1,55% à 21H30 GMT contre 1,48% la veille.
Ces taux obligataires, déjà sur le qui vive depuis deux semaines à cause de crainte d’une surchauffe de l’économie et d’une résurgence de l’inflation, ont réagi à une intervention de Jerome Powell, président de la Fed.
Celui-ci s’est de nouveau montré placide face à la montée de ces taux et a balayé les craintes d’une trop forte inflation à venir, indiquant qu’une hausse des prix ne serait que provisoire.
« Alors que les marchés s’attendaient peut-être à ce que la Fed réagisse à cette montée des taux (…), elle a au contraire embrassé l’idée que les rendements montent à cause des perspectives économiques positives », a indiqué Mazen Issa de TD Securities.
Les marchés semblaient espérer un changement de ton de la part de la Fed, notamment un signe que la Banque centrale pourrait modifier le profil de ses achats d’actifs, en vendant ses titres à courte maturité pour acquérir des bons à plus longue maturité et calmer la hausse des rendements.
« M. Powell a dit que la Fed serait vigilante aux conditions du marché et qu’elle ne ferait pas la bêtise de laisser courir l’inflation comme dans les années 1970, mais il n’a pas dit qu’il était prêt à introduire des mesures concrètes pour faire stopper la vente des bons », a commenté Karl Haeling de la banque LBBW.
Les rendements évoluent en sens inverse des prix des obligations. Une hausse des taux est donc le synonyme d’un important mouvement de vente des bons du Trésor.
Réagissant à ce coût des emprunts plus onéreux, le marché actions a été sanctionné, surtout le Nasdaq qui concentre les groupes technologiques dit de croissance parce qu’ils empruntent pour grandir.
Au rang des actions, Disney a perdu 2,24% après avoir annoncé la fermeture de 60 magasins aux Etats-Unis.
Paypal a perdu 6,25% tandis que son concurrent dans le paiement électronique Square, dirigé par le patron de Twitter Jack Dorsey, a lâché 6,74% après avoir annoncé la prise de contrôle de la plateforme de streaming musical du rappeur Jay-Z pour près de 300 millions de dollars. Twitter a perdu 5,80% et Spotify 5,07%.
Le groupe de stockage de données dans le cloud (informatique à distance) Snowflake, introduit en Bourse en septembre, a abandonné 1,20% après des résultats moins bons que prévus.
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