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Après des années de crises et de tensions, les Hongrois du Fidesz de Viktor Orban quittent le groupe du Parti populaire européen

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Les premiers ministres hongrois Viktor Orban (gauche) et polonais Mateusz Morawiecki (droite), à une réunion du groupe de Visegrad, à Cracovie, le 17 février. Les premiers ministres hongrois Viktor Orban (gauche) et polonais Mateusz Morawiecki (droite), à une réunion du groupe de Visegrad, à Cracovie, le 17 février.

Il risquait, cette fois, l’exclusion et il a pris les devants : le parti Fidesz du premier ministre hongrois Viktor Orban a claqué la porte du groupe du Parti populaire européen (PPE, droite chrétienne) au Parlement de Strasbourg, mercredi 3 mars. Une réforme des statuts approuvée à une très large majorité et devant permettre l’exclusion d’une délégation complète a été le déclencheur du départ des douze élus hongrois.

Le vote, acquis par 148 voix pour, 28 contre et 4 abstentions, était une sorte de test avant l’éviction du Fidesz. Celui-ci n’a été soutenu que par quelques élus slovènes, croates, italiens, roumains de la minorité hongroise et par la Française Nadine Morano. Même s’ils ne plaidaient pas pour l’exclusion du Fidesz, les autres eurodéputés Les Républicains n’ont pas suivi leur collègue. « Ce départ nous attriste, une famille politique doit pouvoir faire vivre des sensibilités différentes et des débats internes sans que cela tourne au drame », a toutefois indiqué Geoffroy Didier.

Manfred Weber, le président allemand du groupe a exprimé lui aussi ses « regrets » mais disait rejeter « les leçons et les provocations » d’un parti s’éloignant des valeurs du PPE. « Manfred Weber ne veut pas diriger le groupe du PPE conformément aux valeurs chrétiennes conservatrices », répliquait Judith Varga, l’influente ministre hongroise de la justice.

Le divorce semblait depuis longtemps inéluctable mais le PPE l’aura fait durer des années. Dans un ultime coup de poker, Viktor Orban avait indiqué, dimanche 28 février, à M. Weber qu’il quitterait le groupe du PPE si les règles visant à faciliter son exclusion étaient adoptées. Alors que la réunion commençait à peine, mercredi matin, les médias aux mains du gouvernement hongrois, Origo et Magyar Nemzet, annonçaient que le Fidesz mettait sa menace à exécution, sans même attendre l’issue du scrutin.

Un tumultueux compagnonnage

Celle-ci a ensuite été confirmée dans une lettre très officielle à M. Weber. « Les amendements adoptés par le groupe du PPE sont clairement un geste hostile adopté contre le Fidesz et nos électeurs », a estimé M. Orban. Il a donc annoncé son départ « immédiat » en laissant toutefois planer le doute sur ce qui pourrait se passer au sein du « parti » PPE. Les deux instances sont différentes, même si elles sont intimement liées.

Pour l’instant, le Fidesz n’est toujours que « suspendu » du parti dirigé par Donald Tusk. L’exclusion suppose, en principe, un vote lors d’une réunion physique. Toutefois, « elle n’est plus qu’une simple formalité » assure l’eurodéputé autrichien Othmar Karas, membre du camp des anti-Orban.

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