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Objet de passes d’armes répétées entre Moscou et les capitales occidentales, l’affaire Navalny est en train de s’imposer comme un sujet de contentieux durable. Mardi 2 mars, Washington a annoncé des sanctions contre de hauts responsables russes qui seraient impliqués dans l’empoisonnement puis l’emprisonnement de l’opposant après son retour en Russie, au mois de janvier.
Ces sanctions sont les premières prises contre Moscou par la nouvelle administration américaine, après les maigres espoirs de détente suscités par la prolongation du traité de désarmement nucléaire New Start. Elles sont prises en vertu de la loi sanctionnant l’usage d’armes chimiques ou biologiques mais évoquent également les mesures prises pour faire taire Alexeï Navalny jusqu’à son emprisonnement.
Sept individus sont ainsi ciblés, qui voient leurs avoirs aux Etats-Unis gelés et ne peuvent plus se rendre sur le sol américain. Parmi eux, le patron des services de sécurité (FSB) Alexandre Bortnikov, le chef des services pénitentiaires Alexandre Kalachnikov, le procureur général Igor Krasnov, ou encore le premier adjoint du chef de l’administration présidentielle, Sergueï Kirienko.
« L’utilisation d’armes chimiques par le Kremlin pour faire taire un opposant politique et intimider les autres démontre son mépris flagrant pour les normes internationales », a déclaré la secrétaire au Trésor, Janet Yellen. Washington a précisé que ces mesures avaient été prises « en concertation étroite avec nos partenaires de l’Union européenne [UE] ».
« Ingérence dans les affaires intérieures de la Russie »
De fait, la plupart des responsables ciblés par les sanctions américaines le sont par des mesures similaires prises par l’UE. Bruxelles avait sanctionné dès la mi-octobre 2020 des responsables russes, en réaction à l’empoisonnement de M. Navalny, survenu en Sibérie en août. Lundi, l’UE a rendu public une nouvelle liste de quatre noms, cette fois en réaction aux différentes poursuites judiciaires visant l’opposant. Le principe en avait été approuvé la semaine passée par les ministres des affaires étrangères des Vingt-Sept.
Mercredi, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin a estimé que ces sanctions étaient « absolument inacceptables » et « nuisent considérablement aux relations déjà déplorables » entre la Russie et les Occidentaux, marquées par des désaccords persistants sur les grands dossiers internationaux et des accusations d’ingérence électorale, d’espionnage ou de cyberattaques. « Perplexe » face à « de telles décisions absurdes et injustifiées », M. Peskov a aussi dénoncé « une ingérence dans les affaires intérieures de la Russie » et promis une réponse appropriée qui est déjà à l’étude, selon la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova. Moscou avait déjà répondu aux premières sanctions de l’UE, mais avec des mesures ciblant des responsables d’Etats membres, à savoir suédois, français et allemands.
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