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« Les écoles seront la dernière chose que nous fermerons et la première que nous ouvrirons », promettait la ministre suédoise de l’éducation, Anna Ekström, lors d’une conférence de presse, le 24 février. Depuis un an, tous les Etats européens sont confrontés au même dilemme, contraints de mettre en balance la sécurité sanitaire des populations et les dommages pédagogiques et psychosociaux engendrés par la fermeture des écoles.
A l’échelle mondiale, l’Europe fait pourtant figure de bonne élève : selon l’Unesco, la durée moyenne de fermeture totale des écoles n’a pas dépassé dix semaines sur le continent, alors qu’elle est de trente-huit semaines aux Etats-Unis et de vingt-deux semaines en moyenne dans le monde. Mais les réponses des Européens à cette question n’en restent pas moins divergentes, reflétant la place de l’école dans les sociétés et la structuration des systèmes scolaires et familiaux.
Le traitement réservé aux écoles est d’abord affaire d’histoire et de symboles : en France, le ministère de l’éducation nationale s’est longtemps félicité d’avoir eu l’un des confinements scolaires les plus courts d’Europe, du 16 mars au 11 mai 2020. « L’éducation nationale, comme son nom l’indique, repose sur un principe philosophique qui veut qu’on ne laisse aucun enfant sur le bord de la route », défend un cadre du ministère. Une conception « morale » de l’« institution républicaine » historiquement très ancrée, qui a certainement joué son rôle.
Mais la Suède et ses voisins nordiques pourraient aussi revendiquer la place de champions de l’école en temps de pandémie. Dans ces pays précurseurs dans la reconnaissance des droits des enfants, les discussions se sont souvent concentrées sur leur bien-être et sur l’importance de l’apprentissage en présentiel. La Suède n’a d’ailleurs jamais fermé ses écoles maternelles et élémentaires ni ses collèges – à la différence de la France –, même au plus fort de la première vague. Seuls les lycées ont dispensé un enseignement à distance. Le gouvernement et les autorités sanitaires, à Stockholm, y voient le plus gros succès de la stratégie suédoise face au Covid-19.
Dans les autres pays nordiques, qui n’ont fermé leurs écoles que quelques semaines au printemps, l’objectif, depuis, est de les garder ouvertes le plus longtemps possible.
En France, « les fonctionnaires ont fonctionné »
« Le plus important, c’est de savoir qui prend les décisions, remarque Eric Charbonnier, analyste éducation à l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Dans certains pays, le gouvernement n’a pas le pouvoir de fermer les écoles. En France, en revanche, la décision est si centralisée que la perspective des confinements localisés, adaptables à la circulation du virus, est vécue comme un cauchemar. »
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