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Islamo-gauchisme : « S’il y a un effet de mode, quant à ce nouveau type de recherche, notre rôle n’est pas de les censurer, mais de les encadrer »

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Tribune. A en croire certains, « l’islamo-gauchisme » – terme dont la violence n’a d’égale que le vide qu’il représente – prospérerait allègrement sur les campus américains qui seraient même sa terre d’élection et de naissance. Oui, les gender studies, les animal studies et les postcolonial studies sont présentes aux Etats-Unis, au même titre que l’étude du Nouveau Testament, que celle de Pascal et de Simone Weil, sans que ces deux derniers sujets d’étude ou de plus « classiques » encore soient délaissés ou en voie de disparition.

Je crois pouvoir témoigner, de la place qui est la mienne, que la présence relativement nouvelle de ces objets d’étude dans l’offre des cours proposés aux étudiants a suscité un intérêt motivé par une saine curiosité à leurs égards.

Le constat est là : les universités américaines – les très grandes en tout cas – ont une offre de cours souvent plus large et diversifiée que ce qui est proposé en France en sciences humaines et sociales, au sens où des cours portant spécifiquement sur ces questions ont été créés, lorsque les institutions françaises préfèrent envisager la thématique du genre, de manière plus ponctuelle et transversale…

Raisonnement binaire

Est-ce à dire que l’on ne fait plus que des gender studies ou des postcolonial studies sur les campus américains au détriment de tout le reste ? Il me semble pouvoir dire que la réponse est non. Est-ce que ces problématiques suscitent un intérêt vivace et permettent de renouveler la recherche scientifique sur certains sujets en les abordant sous un nouvel angle ? Il me semble que la réponse est oui, et que l’introduction de ces nouveaux champs d’étude à l’université est largement bénéfique au sens où des aspects naguère éludés ou négligés sont désormais pris en considération.

Poser des questions ne devrait jamais être pris comme une menace ou un danger. L’idée que le pouvoir politique, en revanche, se mêle de venir « faire la police » chez les universitaires et parmi les chercheurs est insoutenable

Il faut arrêter d’adopter ce raisonnement binaire qui consiste à penser que, quand l’on s’intéresse à des questions de genre ou de « race » – au sens que ce mot a aux Etats-Unis –, on ne s’intéresse plus, par exemple, à des questions dites traditionnelles, au sens où elles sont travaillées depuis plus longtemps à l’université.

Sur les campus américains, on n’est pas sommé de choisir (en tout cas pas tout de suite) entre les mathématiques et la théorie littéraire, ni entre les animal studies – c’est-à-dire la manière dont sont représentés les animaux à une certaine époque et ce que cette représentation dit du rapport au monde des hommes et des femmes d’alors – et les questions religieuses.

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