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2020, mauvaise année pour les journalistes étrangers en Chine

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Des agents de sécurité bloquent un journaliste lors de la visite de Wuhan par des membres de l’Organisation mondiale de la santé, le 31 janvier. Des agents de sécurité bloquent un journaliste lors de la visite de Wuhan par des membres de l’Organisation mondiale de la santé, le 31 janvier.

Les conditions de travail des journalistes étrangers en Chine se sont encore détériorées en 2020, selon l’enquête annuelle menée par le Foreign Correspondents Club of China (FCCC) auprès de ses 220 adhérents – dont Le Monde – et publiée lundi 1er mars.

Le fait le plus marquant aura été l’expulsion, au premier semestre, d’au moins dix-huit journalistes étrangers, travaillant pour le Washington Post, le New York Times et le Wall Street Journal. Un mouvement d’une ampleur jamais vue depuis 1989, au lendemain du massacre de Tiananmen, souligne le rapport. Ces expulsions constituent des représailles à celles, par Washington, de reporters chinois travaillant, essentiellement, pour des médias d’Etat chinois.

L’année 2019 avait déjà été marquée par l’attribution de permis de résidence de moins d’un an – trois ou six mois – à quelques journalistes. En 2020, ce phénomène s’est aggravé. Au moins treize correspondants – travaillant pour la BBC, The Economist, Globe and Mail, Le Monde, New York Times, Sankei Shimbun, Süddeutsche Zeitung, Telegraph, Times, Voice of America and Wall Street Journal – ont reçu des permis pour une durée inférieure ou égale à six mois. L’un d’eux, le Canadien Nathan VanderKlippe (Globe & Mail) a même reçu sept visas d’un mois seulement, avant de s’en voir attribuer un de trois mois. Est-ce en raison de sa nationalité ? Parce qu’il a eu le courage d’accepter en 2019 la présidence du FCCC ? Mystère.

Par ailleurs, certains journalistes de différentes nationalités, accrédités pour des médias américains, ne reçoivent plus la carte de presse qui conditionne le permis de résident mais une simple lettre qui leur permet seulement de rester en Chine deux à trois mois et les plonge donc dans une insécurité encore plus grande.

Tensions entre la Chine et l’Australie

A rebours des expulsions, l’année 2020 a été également marquée par une nouvelle forme de pression sur les journalistes : l’interdiction de sortir du territoire. Au second semestre, deux journalistes australiens, travaillant l’un à Pékin, l’autre à Shanghaï, ont reçu la visite, simultanément et en pleine nuit, d’officiers de sécurité leur interdisant de quitter la Chine et leur intimant l’ordre de se présenter à la police dans les heures suivantes.

Les deux reporters sont parvenus à rejoindre des locaux diplomatiques. S’en sont suivis plusieurs jours de négociation entre l’Australie et la Chine, à l’issue desquels les deux hommes ont rejoint leur pays après avoir été interrogés par la police chinoise sur leurs relations avec Cheng Lei, une journaliste australienne travaillant pour la chaîne d’Etat CGTN en langue anglaise qui a mystérieusement disparu des écrans depuis août 2020.

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