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Privés de leur chef de file depuis son départ de la Maison Blanche, les partisans de Donald Trump attendaient son retour sur la scène politique avec une impatience grandissante. La première intervention médiatique de l’ancien président dimanche 28 février, à Orlando (Floride), devant la Conservative Political Action Conference, les a ravis et confortés. S’ils en doutaient, leur champion leur a bien confirmé qu’il avait remporté le scrutin présidentiel de novembre et que l’élection lui avait été « volée ».
Randy Gilbert, lui, n’est pas homme à s’interroger. Quatre mois après la défaite de M. Trump, ce responsable du Parti républicain dans un district rural de Virginie n’en démord pas. « La fraude a été massive, Trump a gagné » et l’ancien président a bien raison de crier au scandale. « On a les preuves informatiques que les bulletins ont été envoyés en Iran, en Estonie, en Allemagne ou en Espagne et qu’ils ont été manipulés au profit des démocrates », assure contre toute évidence le militant zélé, figure incontournable du Grand Old Party (GOP) dans la vallée de la rivière Shenandoah.
Ainsi va le monde chez une grande partie des républicains. Selon les sondages, quelque 70 % des électeurs de Trump restent convaincus que l’élection présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden avec 7 millions de voix d’avance, a été truquée. Parmi ces dizaines de millions d’Américains, certains, versés dans le complotisme, sont en outre persuadés que M. Trump fera son retour à la Maison Blanche le 4 mars, date officielle des inaugurations présidentielles jusqu’en 1933.
Univers alternatif
Randy Gilbert ne va pas jusque-là, mais sa foi dans l’ancien président n’a jamais vacillé. Même après l’assaut contre le Capitole perpétré par des centaines de militants chauffés à blanc par M. Trump. Au contraire. Randy Gilbert y était, ce 6 janvier, à Washington ; et ce qu’il a vu ne correspond en rien à ce que les « médias » en ont dit. « J’étais venu avec des amis pour écouter Trump, prier et mettre un coup d’arrêt au vol [de l’élection]. Mais ce sont les “antifas” [des militants d’extrême gauche] qui ont incité les gens à s’attaquer au Capitole. On les a tout de suite repérés », assure-t-il, énigmatique. Quant aux trumpistes qui se sont rués à l’intérieur du bâtiment, « ils n’étaient pas de vrais militants. Les policiers les ont laissés passer pour ternir l’image des supporteurs du président », soutient le républicain. Deux cents partisans de Trump ont bien été arrêtés pour leur participation aux violences du 6 janvier. Mais Randy Gilbert ne délire pas ; il vit simplement dans un univers alternatif. « Je ne crois pas à votre vérité », assène-t-il volontiers pour couper court, avec le sourire, à toute discussion.
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