Amphibiens, hérissons, lièvres, renards, biches, sangliers… Chaque année, des milliers d’animaux sont victimes du développement de l’urbanisation et des infrastructures de transport. 30millionsdamis.fr s’est intéressé aux solutions mises en œuvre pour limiter les risques d’accidents.
Extension des zones urbaines, passage d’autoroutes ou de routes secondaires importantes… cette transformation des paysages fragmente les habitats et, de fait, éloigne les animaux les uns des autres. Contraints de traverser des axes routiers pour se nourrir ou se reproduire, ils sont exposés au danger de la circulation qui menace leur survie. Pour éviter ces dramatiques conséquences, quelques solutions ont été réalisées en amont par les collectivités, les associations ou les particuliers.
1. Des passages à faune pour permettre la traversée des animaux
Les collectivités peuvent mettre en place des passages à faune afin d’amoindrir les risques de collision. Ces corridors – que l’on aperçoit facilement à intervalles réguliers sur les autoroutes notamment – diffèrent selon l’espèce à protéger. Les passerelles végétalisées permettent aux petits et grands mammifères, comme aux oiseaux, de traverser les voies routières. Par exemple, en Haute-Vienne (87), au refuge SOS faune sauvage, « plus de la moitié des oiseaux récupérés ont été blessés à la suite de collisions routières, déplore Aurélie Gontier, Présidente de l’Association. Parmi eux, seuls 45% ont pu être relâchés dans la nature ». Pour faire face à ce fléau, « le Conseil départemental de la Haute-Vienne a mis en place des ouvrages de franchissement pour la faune », explique à 30millionsdamis.fr Mégane Lépine, chargée des relations presse du département.
Par ailleurs, les petites canalisations sous les routes (crapauducs et batrachoducs) préservent la sécurité des amphibiens. Les lombriducs, quant à eux, permettent aux invertébrés ou à des micromammifères de traverser des chemins de promenade. Et parce que les collisions routières constituent l’une des principales causes de mortalité de la loutre et du vison d’Europe, « des pontons ont été mis en place pour permettre à ces espèces d’accéder, à sec et au plus près de l’eau, à leurs habitats », explique Pascal Fournier, directeur du Groupe de Recherche et d’Etude pour la Gestion de l’Environnement (GREGE).
2. Des panneaux de signalisation pour indiquer les zones à risque
A plus petite échelle, les mairies, les associations et les particuliers, peuvent installer des panneaux de signalisation ou diffuser des prospectus pour indiquer les zones à risque. « Chaque année, des milliers d’amphibiens sont victimes du trafic routier lors de leur migration, informe l’ASPAS. Nous mettons à disposition des panneaux, posters et dépliants afin d’avertir les automobilistes et autres usagers de la route des zones à risques pour limiter cette hécatombe. » Si vous croisez l’un de ces petits vertébrés sur la route, l’Association conseille de vous munir d’un gilet fluo, d’une torche (si c’est la nuit) et d’un seau, puis de mouiller vos mains pour le ramasser et le faire traverser.
3. Une application mobile pour transmettre des observations
Des organisations ont aussi mis en place des solutions originales afin de limiter le nombre d’accidents. Une appli smartphone développée en concertation avec Picardie Nature et le Groupe Mammalogique Breton, permet d’identifier la présence d’animaux (lieu et espèces rencontrées…) et les contextes locaux (paysage, activités, rupture de corridors…). Les données récoltées dressent un état des lieux qui doit permettre, selon le GMN, « d’apporter des solutions techniques d’aménagement pour préserver les individus et, à travers eux, les espèces ». Les observations peuvent également être saisies en ligne sur Internet ou communiquées par voie postale.
Si, malgré ces précautions, une collision avec un animal survenait, contactez immédiatement un vétérinaire ou la Police qui vous indiquera le centre de sauvegarde de la faune sauvage le plus proche pour y emmener l’animal blessé. En effet, « en cas de collision, les animaux ne peuvent se rétablir seuls, ils ont besoin de soins », alerte Aurélie Gontier, la Présidente du refuge SOS faune sauvage.
* Selon l’Union Française des Centres de Sauvegarde de la faune sauvage (UFCS), en 2018, 2 672 des 17 538 animaux recueillis dans les centres ont été retrouvés à la suite de collisions routières.
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