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Une nouvelle ère de provocations militaires et de ripostes s’est ouverte entre Téhéran et ses rivaux régionaux, après des mois de retenue iranienne. Lundi 1er mars, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a attribué à Téhéran l’attaque d’un navire marchand israélien, survenue vendredi dans le golfe Persique, en signalant une possible réplique à venir. « C’est clairement une opération iranienne, c’est évident », a-t-il affirmé, tandis que l’Iran lui-même en faisait peu mystère.
Dimanche, le quotidien ultraconservateur Kayhan, porteur régulier de messages semi-officiels et dirigé par un homme nommé par le Guide suprême, avait affirmé que « l’attaque du navire a été le fait de l’axe de la résistance », c’est-à-dire du réseau d’alliances mené par Téhéran dans la région. Dans le golfe d’Oman, le navire était potentiellement à portée de tir des rebelles houthistes du Yémen, alliés de Téhéran. Mais cette formulation préservait surtout la possibilité de nier une implication directe. Lundi matin, le porte-parole du ministère iranien des affaires étrangères a rejeté l’accusation de M. Nétanyahou.
Parti du port d’Eilat deux semaines plus tôt, chargé d’automobiles, le MV Helios-Ray avait déchargé mercredi au port saoudien de Dammam, situé sur la côte orientale du pays, face à l’Iran, et devait se rendre à Singapour. Il battait pavillon des Bahamas et ne figurait pas sur la liste des navires israéliens civils auxquels le Shabak, le renseignement intérieur, fournit une assistance. Accosté depuis à Dubaï, il présentait des traces d’impact au-dessus de la ligne de flottaison. Le doute demeurait lundi pour savoir s’il avait été touché par une mine ou par un missile qui aurait traversé sa coque. En tous les cas, selon les analystes de défense de la presse israélienne, l’attaque paraît avoir été planifiée et menée de manière à infliger des dommages limités – les 28 membres d’équipages sont indemnes, aucun n’était israélien.
« Axe de la résistance »
Cette attaque vise un point fragile : depuis la normalisation historique des relations d’Israël avec les Emirats arabes unis et Bahreïn, en septembre 2020, le trafic commercial entre le port d’Eilat et le Golfe a significativement augmenté. En s’en prenant à l’un de ces navires, Téhéran signale que cette relation économique bourgeonnante est à sa portée. Ce n’est pas la première fois que l’Iran s’en prend à un navire civil israélien naviguant sous pavillon étranger, et Israël peut « contenir l’événement », notait dimanche le correspondant militaire du quotidien Yediot Aharonot, Alex Fishman, c’est-à-dire répliquer de manière limitée.
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