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Publié le : 28/02/2021 – 07:51
La police birmane a tiré à balles réelles sur des manifestants lors d’une nouvelle journée de mobilisation dimanche contre le coup d’État militaire. Au moins trois manifestants sont morts et des dizaines de personnes ont été blessées dans la ville côtière de Dawei, selon des sources locales.
Quasiment un mois après le coup d’État en Birmanie, la répression policière s’intensifie contre les opposants à la junte. La police a ouvert le feu sur des manifestants, dimanche 28 février, à Dawei, faisant au moins trois morts et plusieurs dizaines de blessés, a-t-on appris auprès de sources locales.
Pyae Zaw Hein, volontaire auprès des secouristes, a expliqué à l’AFP que les trois personnes tuées avaient été « touchées par des tirs à balles réelles », dans la ville du Sud, alors que les blessés avaient été atteints par des tirs de balles en caoutchouc.
« Il pourrait y avoir beaucoup plus de victimes car nous continuons de recevoir des blessés », a-t-il ajouté. Le média local Dawei Watch a également fait état de trois morts.
À Rangoun, un homme est décédé à l’hôpital après avoir reçu une balle dans la poitrine, d’après une source médicale qui ne souhaitait pas être identifiée.
Une femme est également décédée dans l’ancienne capitale après l’intervention de la police contre un rassemblement d’enseignants, dispersé à coup de grenades assourdissantes, selon sa famille et une collègue. La cause de sa mort n’a pas encore été établie.
Des médias locaux et une ONG ont fait état d’au moins trois autres morts à Mandalay et Bago, dans le centre du pays. « Le Myanmar (Birmanie) est un champ de bataille », a commenté Charles Maung Bo, cardinal catholique de ce pays à forte majorité bouddhiste, sur Twitter.
La police et un porte-parole de l’armée birmane n’ont pas fait de commentaire.
La Birmanie est le théâtre d’importantes manifestations depuis la prise de pouvoir de la junte militaire qui a placé en détention la dirigeante élue Aung San Suu Kyi ainsi que plusieurs membres de son parti, la Ligue nationale pour la démocratie (LND).
Les autorités ont graduellement intensifié l’usage de la force pour les disperser, avec des gaz lacrymogènes, canons à eau, balles en caoutchouc et parfois des balles réelles.
A Rangoun samedi, la police a utilisé des balles en caoutchouc pour disperser une manifestation au carrefour de Myaynigone, scène la veille d’un long affrontement.
La junte birmane invoque pour justifier le coup d’État des fraudes électorales lors des élections générales de novembre, les deuxièmes depuis la dissolution de la junte en 2011 et qui avaient été remportées haut la main par le parti d’Aung San Suu Kyi.
Avec Reuters et AFP
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