C’est une première étape décisive avant son examen au Sénat. Après des heures de débat, la Chambre américaine des représentants a approuvé samedi 27 février le vaste plan de relance de 1 900 milliards de dollars (1 573 milliards d’euros) voulu par Joe Biden grâce aux seules voix des démocrates.
Le temps presse pour soutenir la première économie mondiale, durement frappée par la pandémie de Covid-19. Et le nouveau président démocrate voulait au départ voir son « Plan de sauvetage américain » adopté dès le début de février. Face au retard, il avait exhorté cette semaine le Congrès à « avancer rapidement ».
Le projet de loi a été adopté dans la nuit à la chambre basse par 219 voix, toutes démocrates, contre 212 (dont deux démocrates), les républicains dénonçant des mesures trop coûteuses et mal ciblées. « Le texte est approuvé », a déclaré la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, peu après 2 heures du matin, sous les applaudissements de son groupe.
Le texte sera transmis au Sénat la semaine prochaine, où la mesure prévoyant une hausse du revenu minimal – jusqu’à 15 dollars de l’heure, d’ici à 2025 – devrait être retirée. Confiants, les démocrates comptent sur leur infime majorité à la Haute Chambre pour qu’il y soit à son tour approuvé.
La version finale du texte reviendra alors à la Chambre des représentants, où les chefs démocrates ont affirmé vendredi compter sur suffisamment de voix pour que le plan de relance soit adopté définitivement, avec ou sans hausse du salaire minimal. « Nous devons approuver ce plan avant le 14 mars », lorsque le versement des allocations-chômage prolongé dans un précédent plan d’aide cessera, a mis en garde le chef de la majorité, Steny Hoyer.
« Gâchis »
« Après un an de pandémie et de crise économique, les Américains doivent savoir que leur gouvernement agit pour eux. Et que comme le président Biden l’a dit : “L’aide arrive” », avait lancé Nancy Pelosi avant le vote.
En face, les républicains ont dénoncé un plan titanesque qui ne fait « que jeter l’argent par les fenêtres ». « Mais est-ce qu’il aidera les gens à retrouver du travail ? Non », a accusé le chef de la minorité républicaine, Kevin McCarthy. « Les démocrates ont tellement honte de tout le gâchis d’argent non lié au Covid dans ce texte qu’ils le font passer au milieu de la nuit », a-t-il poursuivi.
C’est une figure méconnue du Congrès qui avait bousculé jeudi soir l’avancée de ce plan massif. La gardienne des procédures, complexes, du Sénat, Elizabeth MacDonough, a jugé que le texte ne pouvait pas inclure la hausse du salaire minimal horaire inscrite dans le projet de loi.
Si certains progressistes s’en sont indignés, appelant à outrepasser le jugement de cette « parliamentarian », une responsable non élue, Joe Biden a fait savoir dès jeudi soir qu’il le « respectait ». Tout en annonçant qu’il tenterait de faire avancer séparément l’augmentation du salaire fédéral minimal, actuellement à 7,25 dollars de l’heure. Une voie également anticipée vendredi soir par les chefs démocrates du Congrès. « Il est inévitable, à nos yeux à tous, de parvenir au salaire minimal à 15 dollars », a insisté Nancy Pelosi dans l’hémicycle, en promettant d’y travailler « activement ».
Dans le détail, le plan Biden prévoit plusieurs dizaines de milliards de dollars pour l’accélération du rythme des vaccinations et le déploiement de tests, mais aussi 130 milliards de dollars pour aider les écoles et lycées à rouvrir malgré la pandémie. De nouveaux chèques d’aide d’un montant de 1 400 dollars devraient être envoyés aux Américains, selon leur niveau de revenus, et le versement des allocations-chômage prolongé jusqu’au 30 septembre 2021.
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