Depuis la chute d’Ahmad Ahmad à l’été 2019, la campagne pour élire un nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF) bat son plein sur le continent entre quatre candidats. Tour d’horizon des candidatures alors que le verdict des urnes est attendu le 12 mars.
Qui pour reprendre le trône d’Ahmad Ahmad à la présidence de la CAF ? Depuis la chute du Malgache à l’été 2019, les manœuvres pour être élu nouveau président de la Confédération africaine de football (CAF) ont agité le continent entre quatre candidats. Les urnes rendront leur verdict le 12 mars prochain à Rabat.
Suspendu cinq ans par la Fifa pour soupçons de corruption, Ahmad Ahmad ne devrait pas se représenter, même s’il y était autorisé par le Tribunal arbitral du sport (TAS), où il passe en appel le 2 mars.
Augustin Senghor (Sénégal), Ahmed Yahya (Mauritanie), Jacques Anouma (Côte d’Ivoire) et Patrice Motsepe (Afrique du Sud) mènent une campagne intense depuis plusieurs semaines et comptent leurs soutiens
Le mode de scrutin, une voix pour chacune des 54 fédérations, « annonce une élection disputée », explique à l’AFP Gaël Mahé, de l’agence Sports global management, organisatrice de matches de sélections en Afrique.
Tour d’horizon des forces en présence :
• Jacques Anouma, l’ancien
Jacques Anouma (Côte d’Ivoire, 69 ans), financier, ex-président de la Fédération ivoirienne (2002-2011), ancien membre du Comex de la Fifa.
Anouma a fait ses preuves comme efficace manager des belles années des « Éléphants » de l’ère Didier Drogba, qualifiés pour leurs premières Coupes du monde en 2010 et 2014.
Déjà candidat en 2013 pour diriger la CAF, il avait été écarté par un changement de règle « opportun », car il ne siégeait pas au Comex de la CAF en tant que membre mais en tant que représentant de la Fifa…
« Anouma a 69 ans, il est à un an de la limite d’âge et ne peut briguer que ce mandat », rappelle Bacary Cissé, rédacteur en chef du journal Record au Sénégal.
Touché par le Covid-19, il a seulement récemment pu commencer sa campagne, mais il connaît les rouages de la CAF.
Soutiens : Bénin, Kenya
Les + : expérience du foot business
Les – : proche de la limite d’âge
• Patrice Tlhopan Motsepe, la surprise
Patrice Tlhopan Motsepe (Afrique du Sud, 58 ans), homme d’affaires, président du club Mamelodi Sundowns depuis 2003.
| Patrice MOTSEPE (1962-) est un homme d’affaires Il est devenu le premier milliardaire noir de l’Afrique du Sud et le premier associé noir d’un cabinet d’avocat sud-africain Il investit beaucoup pour les populations noires d’Afrique du Sud en faveur de la santé ou l’éducation pic.twitter.com/mh48rnW1fn
— Grégory Gace (@gace_gregory) February 20, 2021
Ce capitaine d’industrie minière, beau-frère du président de la République Cyril Ramaphosa, est le moins connu des quatre candidats. Nombre d’observateurs voient en lui le candidat préféré de la Fifa.
Le président de la fédération sud-africaine, Danny Jordaan, loue « sa finesse dans les affaires, sa connaissance de la gouvernance et du business global ».
Pour Bacary Cissé, « la Fifa veut parachuter Motsepe dans le foot africain, mais son profil ne colle pas. Il n’est même pas président de fédération. Il n’a même pas le temps de s’occuper de son club! »
Soutiens : Nigeria, Sierra Leone et Botswana
Les + : réussite comme entrepreneur et comme président de club
Les – : homme d’affaires très occupé, peu accessible
• Augustin Emmanuel Senghor, l’expérimenté
Augustin Emmanuel Senghor (Sénégal, 55 ans), avocat, président de l’US Gorée et président de la Fédération sénégalaise depuis août 2009.
Héritier officieux d’Ahmad, « Senghor est le meilleur des quatre, selon un fin connaisseur du football africain. Maire de Gorée, président de l’US Gorée, il sait gérer un club et une fédération, et surtout il n’a aucune casserole. »
Parfaitement anglophone, Senghor se présente comme « un candidat panafricaniste », explique-t-il à l’AFP, « car aujourd’hui mon sentiment est qu’on a une CAF balkanisée, par les statuts, par les unions régionales mais aussi par les groupes linguistiques ».
Son but est de « tendre vers la professionnalisation du football africain », poursuit-il. Continuer à valoriser le football de club, à travers notamment une Ligue des champions d’Afrique plus attractive, évitera le départ intempestif de beaucoup de nos jeunes vers l’Europe ».
Soutiens: Gabon, Gambie
Les + : expérience (club et fédération), anglophone
Les – : moins de réseau
• Ahmed Yahya, le jeune loup
Ahmed Yahya (Mauritanie, 44 ans), homme d’affaires, président de la Fédération mauritanienne
Le plus jeune des quatre n’a peut-être pas l’expérience madrée des vieux diplomates, mais il a un solide argument : « J’ai sorti le foot mauritanien de la léthargie », explique-t-il à l’AFP.
« Quand je suis arrivé, aucune infrastructure n’existait, la Mauritanie était 206e sur 209 au classement Fifa, poursuit Yahya. Mais nous avons travaillé en équipe, avec un bureau exécutif, l’État et des partenaires économiques ont accompagné ce projet, nous avons gagné plus de 100 places au classement Fifa, participé à notre première CAN (2019) et organisé notre première grande compétition, la CAN U-20. »
« J’ai la jeunesse, mais aussi l’expérience de plus de 20 ans dans le milieu de foot », plaide-t-il.
Soutiens : Ouganda, Djibouti et Maroc
Les + : jeune, a fait ses preuves avec l’émergence du football dans son pays
Les – : jeune, fédération moins puissante
Avec AFP
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