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A San Francisco, le télétravail lié au Covid-19 a vidé la ville de ses salariés et… des milliers de mètres carrés de bureaux

L’entrée de la tour Salesforce, à San Francisco, le 23 février. L’entrée de la tour Salesforce, à San Francisco, le 23 février.

C’était le symbole de la puissance de la tech – ou de l’hubris, selon certains : 61 étages, 326 mètres de haut, le deuxième gratte-ciel le plus élevé à l’ouest du Mississippi, ouvert en fanfare en janvier 2018, à San Francisco. Depuis près d’un an, la tour Salesforce est vide. Le quartier est désert, les restaurants en berne (Salesforce s’était fait un devoir « civique » de ne pas avoir de cafétéria pour obliger les employés à sortir dépenser leur argent dans le quartier).

Le 9 février, le géant du cloud (l’informatique dématérialisée) – et premier employeur de la ville californienne – a annoncé qu’il n’obligerait pas ses 10 000 employés à revenir travailler sur place. San Francisco a compris qu’une page était tournée. L’avant-pandémie de Covid-19 ne reviendra pas.

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Le président de Salesforce, Brent Hyder, l’a expliqué : le travail de 9 heures à 17 heures est « mort » ; les employés sont en quête d’autre chose que « des tables de ping-pong et des snacks ». Moins de temps dans les transports, par exemple. Des logements moins chers. Un jardin. L’une après l’autre, de Twitter à Pinterest, en passant par Square et Facebook, les entreprises technologiques ont annoncé un même futur de flexibilité. Les employés viendront au bureau une, deux ou trois fois par semaine – et encore, s’ils le souhaitent (plusieurs, dont Twitter, ont autorisé le travail à distance pour une durée indéfinie).

Après s’être dotés de sièges sociaux pharaoniques, du Googleplex de Mountain View à la « navette spatiale » d’Apple, à Cupertino, les titans de la tech semblent prêts à les délaisser au profit du nouveau paradigme : le travail « distribué », la main-d’œuvre « répartie ». Le nouveau quartier général se situera surtout dans le cloud. Les contacts humains seront occasionnels et organisés dans des hubs décentralisés.

Personne n’est physiquement indispensable

Jusqu’au 15 mars 2020 – date de début du confinement en Californie –, San Francisco occupait les rêves des « techies ». Il fallait en être. Participer à l’exubérance technologique, à la certitude que, du hasard des rencontres, naîtrait une idée fabuleuse ou, mieux, un financement et cela, quoi qu’il en coûte : burritos à 15 dollars pièce (12,30 euros), ou « coloc » à 2 000 dollars la chambre. Désormais, personne n’est physiquement indispensable. Plus besoin de Silicon Valley.

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