« J’ai été frappée pour la première fois à 16 ans. Park Hye-su avait 17 ans. Elle s’en est prise à moi et m’a fait passer pour quelqu’un de mauvais. Elle a fait venir une dizaine de lycéens, garçons et filles, dans une salle de karaoké, et m’a rouée de coups. » Ce témoignage d’une certaine « K » a été publié en ligne mercredi 24 février. Il met en cause l’actrice Park Hye-su, accusée d’avoir harcelé « K » quand elle était lycéenne. Cette affaire est la dernière du genre impliquant des stars de la K-pop et du monde du sport professionnel sud-coréen pour des cas similaires. Ces scandales ravivent le débat sur le harcèlement scolaire en Corée du Sud.
Le témoignage de « K » a convaincu la chaîne publique KBS de reporter sine die la diffusion, prévue le 28 février, du feuilleton Dear. M, avec Park Hye-su. La décision a été prise malgré les dénégations de Studio Santa Claus, l’agence de Mme Park, qui dit avoir « des preuves montrant que les allégations sont fausses » et menace l’accusatrice d’actions en justice.
KBS avait auparavant annulé le tournage d’une nouvelle émission de variété, « Come Back Home », avec Jo Byung-gyu. L’acteur avait été accusé le 19 février de violence et de racket par un ancien camarade de classe. Comme Mme Park et M. Jo, nombre de stars de la K-pop, telles SooJin, du groupe féminin (G) I-DLE, et Hyunjin, du boys band Stray Kids, se trouvent au cœur d’histoires de harcèlement, quand ils étaient au collège ou au lycée.
Ces affaires se multiplient depuis celle impliquant Lee Jae-yeong et Lee Da-yeong, sœurs jumelles et stars du volley-ball, exclues de l’équipe nationale après des accusations de harcèlement formulées en ligne le 10 février par d’anciennes coéquipières, du temps où elles étaient collégiennes. D’autres sportifs, volleyeurs et footballeurs, sont accusés de faits similaires.
Dureté du système éducatif
La question du harcèlement scolaire n’est pas nouvelle en Corée du Sud mais reste largement ignorée. Selon une enquête du ministère de l’éducation, le nombre d’élèves, du primaire au secondaire, qui se disent victimes de harcèlement est passé de 37 000 en 2017 à 60 000 en 2019 (soit 1,6 % des 3,7 millions d’élèves ayant participé au sondage). Les coupables risquent peu, les moins de 14 ans ne pouvant être sanctionnés pénalement.
Ce harcèlement serait une conséquence de la dureté du système éducatif qui voit les enfants soumis à une forte pression pour réussir, mais serait aussi dû à l’attitude des enseignants, peu à l’écoute des victimes. En 2013, une lycéenne a signalé à un professeur qu’elle subissait du harcèlement. L’enseignant a fait, en présence de la victime, une remarque aux harceleurs, qui est restée sans effet, au contraire. Le calvaire a redoublé et la lycéenne a dû changer d’établissement.
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