Pour voir le jour, le plan de relance européen de 750 milliards d’euros (390 milliards de subventions et 360 milliards de prêts pour les pays les plus abîmés par la crise du Covid-19) a encore quelques étapes à passer. Tous les Parlements nationaux doivent autoriser la Commission à s’endetter, au nom des Vingt-Sept, afin de le financer. Et chacun des Etats membres doit présenter un plan de relance à l’exécutif communautaire, que celui-ci aura pour mission de valider avant de lui apporter son aide. Dans un entretien au Monde, Johannes Hahn, le commissaire européen au budget, fait le point sur le sujet et évoque les défis qui attendent l’Union pour l’après-crise.
A ce jour, sept pays (Croatie, Chypre, Portugal, Malte, Slovénie, Bulgarie, France) ont autorisé la Commission à s’endetter. Est-on en retard ?
Je sais qu’il y a une certaine impatience. Mais, d’ici à mai ou juin, le processus de ratification devrait être achevé. Ce qui permettra à la Commission d’émettre ses premières obligations début juillet.
Certains pays, comme la Hongrie, pourraient être tentés de prendre le processus en otage. Et menacer de ne pas ratifier si Bruxelles leur demande des réformes qu’ils ne veulent pas mener en échange de l’argent européen. Est-ce que cela vous inquiète ?
Nous avons l’habitude des négociations difficiles avec les Etats membres. Mais j’espère que la rationalité l’emportera. Tout le monde a besoin de cet argent, il y a urgence.
Les discussions entre la Commission et les gouvernements sur les plans nationaux de relance sont-elles difficiles ?
A ce jour, dix-huit Etats membres nous ont remis une esquisse de leur plan de relance. Avec les autres, nous sommes en contact étroit. Ils sont censés consacrer 37 % de leurs dépenses à la lutte contre le réchauffement climatique et 20 % à la digitalisation de leur économie. Dans l’ensemble, de ce point de vue, ils jouent le jeu. En revanche, du côté des réformes, qui doivent permettre aux économies d’être plus résilientes, il reste des efforts à faire.
Par exemple ?
Il s’agit en fait de créer un terrain propice aux investissements, de faire en sorte que ces investissements, dans le numérique ou dans une économie plus verte, créent de la croissance. La France, par exemple, doit alléger l’environnement administratif qui pèse sur les entreprises et simplifier son système fiscal.
Le plan de relance a été conçu au printemps dernier. A l’époque, on n’imaginait pas qu’il y aurait une deuxième – voire une troisième – vague de la pandémie… Faut-il le compléter face à une situation qui a évolué ?
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