Tribune. Un an après le début de la pandémie de Covid-19 qui a fait plus de 2,4 millions de morts dans le monde, l’humanité a fait face en accomplissant un exploit scientifique historique : des vaccins ont été développés et certifiés en un temps record.
En combinaison avec d’autres outils de santé publique éprouvés que de nombreux pays ont utilisés avec succès pour supprimer la transmission, les vaccins offrent désormais un moyen de sortir de la crise. Le monde d’après peut être autre chose qu’un slogan.
Ce monde d’après justement. Tous s’accordent à dire que la pandémie a mis en exergue l’interconnexion de nos sociétés au Nord comme au Sud, et a permis la prise de conscience des menaces communes. Le concept de One Health, qui montre l’interdépendance de la santé humaine, de la santé animale et de la santé des écosystèmes, est désormais indiscutable. Une évidence s’impose donc : nous devons transformer la crise que nous vivons en une opportunité pour construire un monde plus durable, équitable et solidaire, en particulier dans le domaine de la santé.
Mais ce monde n’est pas encore tout à fait à portée de main : après le choc provoqué par le virus se profile désormais un autre danger, celui d’une fracture entre pays du Nord et pays du Sud dans l’accès au vaccin.
Rechute
Les conséquences de ces inégalités pourraient bien provoquer une rechute dont nous ne soupçonnons pas encore l’ampleur. Tout protectionnisme vaccinal se retournerait vite contre les pays les plus riches : il accélérerait l’émergence d’une autre menace, celle de la multiplication de la circulation des variants, qui pourrait anéantir leur tentative de se protéger.
Au-delà de l’acte de solidarité et de l’impératif moral qu’elle représente, la vaccination rapide dans les pays du Sud est donc une question de sécurité pour tous. Car l’Afrique ne demande pas la charité, mais simplement l’égalité et l’équité d’accès aux vaccins, au même titre que les pays d’Europe. A ce jour, force est de constater que les pays africains ne peuvent même pas accéder aux vaccins qu’ils sont prêts à payer, car ceux-ci sont déjà précommandés par les pays riches.
Face à ce défi, la seule réponse possible est celle de la solidarité et du multilatéralisme. L’Union européenne et la France notamment, en partenariat avec l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ont poussé, en avril 2020, à la création du mécanisme ACT-A [Accélérateur ACT] et de son pilier vaccin, le Covax [Covid-19 Vaccine Global Access], qui doit permettre un accès équitable et juste à la vaccination à l’échelle mondiale.
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