Publié le : 24/02/2021 – 21:29
Le ministère français des Affaires étrangères a confirmé, mercredi, la détention d’un Français en Iran, arrêté en mai 2020 et détenu depuis sans explication, selon l’hebdomadaire Le Point. Un nouveau sujet de tension en perspective entre Paris et Téhéran.
Un ressortissant français est détenu en Iran depuis mai 2020, a confirmé, mercredi 24 février, le ministère français des Affaires étrangères. « Les services du ministère, à Téhéran comme à Paris, suivent avec attention la situation de notre compatriote », a déclaré le Quai d’Orsay, alors qu’une chercheuse à la double nationalité française et iranienne, Fariba Adelkhah, est déjà retenue en Iran depuis juin 2019.
« Il bénéficie de la protection consulaire prévue par la Convention de Vienne du 24 avril 1963 », a ajouté le ministère. Cette procédure permet de vérifier les conditions de détention, l’état de santé et l’accès à un avocat pour tout ressortissant français détenu à l’étranger.
« À ce titre, et malgré la situation sanitaire, des visites consulaires lui ont été rendues et des contacts réguliers sont maintenus avec lui par notre ambassade à Téhéran et avec sa famille par nos services à Paris », a poursuivi le ministère, sans plus de précisions sur les circonstances de son arrestation et de sa détention.
Une détention « sans explication »
Selon Le Point, ce ressortissant français, un touriste âgé de 35 ans, a été appréhendé par les forces de sécurité iraniennes dans une zone désertique située à la frontière entre l’Iran et le Turkménistan. Il se trouvait en Iran pour effectuer le tour du pays en van et est depuis détenu dans la prison Vakilabad de Machhad, dans le nord-est du pays, précise l’hebdomadaire.
Le quotidien français Le Figaro avait déjà fait état jeudi, sans autres précisions, de l’arrestation d’un Français « dans le désert en manipulant un drone ».
« Ce jeune touriste, détenu illégalement depuis environ neuf mois, fait face à des accusations contradictoires et fausses », affirme sur Twitter l’avocat Saïd Dehghan, qui a aussi défendu Fariba Adelkhah.
« Les autorités n’ont pas fourni le moindre dossier ni la moindre explication sur sa détention », ajoute un proche cité par Le Point. « Il est en bonne santé et a pu s’entretenir à trois reprises avec sa famille au téléphone ».
Multiplication des arrestations d’étrangers en Iran depuis 2018
Spécialiste du chiisme et de l’Iran post-révolutionnaire à Sciences Po Paris, Fariba Adelkhah a, pour sa part, été arrêtée le 5 juin 2019 à Téhéran. Elle a été condamnée en mai 2020 à cinq ans de prison pour « collusion en vue d’attenter à la sûreté nationale » et « propagande contre le système » politique de la République islamique, des accusations qu’elle a toujours rejetées.
La chercheuse a quitté le 3 octobre la prison d’Evine et est assignée depuis à résidence à Téhéran, sous contrôle d’un bracelet électronique, avec interdiction de se déplacer au-delà d’un périmètre de 300 mètres autour de son domicile, selon son comité de soutien.
Les arrestations d’étrangers en Iran, notamment de binationaux, souvent accusés d’espionnage, se sont multipliées depuis le retrait unilatéral en 2018 des États-Unis de l’accord international sur le nucléaire iranien et le rétablissement de dures sanctions américaines contre Téhéran.
Au cours des derniers mois, l’Iran a procédé à plusieurs échanges de prisonniers avec des pays détenant des ressortissants iraniens condamnés, en attente de procès, ou menacés d’extradition vers les États-Unis.
Avec AFP
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