La SNCF a annoncé mercredi avoir subi une perte nette de 3 milliards d’euros en 2020, un plan d’économies drastique ayant toutefois permis de limiter en partie l’hémorragie provoquée par la crise sanitaire.
Le groupe avait déjà perdu 801 millions d’euros en 2019, plombé par la grève contre la réforme des retraites en décembre et des effets comptables défavorables.
En 2020, le chiffre d’affaires a reculé de 14,6% à 29,975 milliards, pénalisé par les effets de la crise sanitaire (-6,8 milliards) et dans une moindre mesure par la fin de grève en janvier (-400 millions).
« Nous avons le bénéfice de la diversification de nos activités », a relevé le PDG Jean-Pierre Farandou, jugeant devant des journalistes ce chiffre « pas trop mauvais » compte tenu des circonstances.
Si Geodis (logistique) a résisté avec un chiffre d’affaires en hausse de 4,5%, les autres composantes du groupe public ont vu fondre leurs revenus: -28% pour SNCF Voyageurs (TGV, TER et banlieue parisienne), -8% pour Keolis (transports publics), -12% pour le fret, -9% pour SNCF Réseau et -4% pour les gares.
La grande vitesse ferroviaire, dont la SNCF tire habituellement ses bénéfices, a été particulièrement malmenée par la crise sanitaire, avec une baisse du trafic de 48%, et -du fait des « petits prix » consentis pour regagner le cœur des voyageurs- un recul du chiffre d’affaires plus marqué de 54%, à 3,7 milliards d’euros. La perte de chiffre d’affaires pour les TGV est estimée à 4,8 milliards.
« La mobilité internationale est à l’arrêt et le marché français au ralenti », a déploré la direction dans un communiqué.
Les activités conventionnées, trains régionaux et Keolis, ont moins souffert.
La « marge opérationnelle » est restée positive à l’échelle du groupe grâce aux effets d’un drastique programme de réduction des charges engagé au sortir de l’hiver, a relevé la direction.
« Nous avons peigné l’ensemble de nos dépenses et cherché à optimiser l’utilisation de notre cash », a expliqué le directeur financier Laurent Trevisani à l’AFP.
« Nous avons renoncé à des projets », a-t-il ajouté, précisant que la direction avait « sanctuarisé » ceux qui concernent la sécurité et la préservation de l’outil industriel. La SNCF a aussi poursuivi ses projets participant à sa « politique de rebond » pour l’après-crise, selon lui.
La SNCF a toutefois dû alourdir à nouveau sa dette, que l’État venait d’alléger de 25 milliards au 1er janvier. Celle-ci s’élevait à 38,1 milliards au 31 décembre.
La direction table désormais sur une « reprise d’activité progressive (…) à partir de l’automne, avec un plein effet en 2022 », selon M. Trevisani.
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