La Commission européenne a lancé mercredi 24 février une consultation des organisations syndicales et patronales pour améliorer le sort des travailleurs des grandes plates-formes numériques, comme celles de livraison de repas à domicile ou de chauffeurs VTC. La première phase de cette consultation durera six semaines avec les syndicats et organisations patronales de l’Union européenne (UE), afin de recueillir leurs idées sur des actions à mettre en œuvre.
Certains types d’emplois pour le compte des plates-formes sont synonymes de « conditions de travail précaires (…) et d’accès insuffisant à la protection sociale », souligne la Commission dans un communiqué. Elle reconnaît cependant qu’ils peuvent aussi « offrir de la flexibilité, des opportunités d’emplois et des revenus supplémentaires, notamment à des personnes ayant du mal à entrer sur le marché du travail traditionnel ».
La pandémie de Covid-19 a accéléré le développement des services numériques en Europe depuis un an, et « a souligné le besoin d’une initiative de l’UE pour améliorer les conditions de travail » des personnes œuvrant dans ce secteur, estime la Commission.
« Une initiative à la fin de l’année »
Si les partenaires sociaux échouent à se mettre d’accord pour ouvrir des négociations à l’issue de la première phase de consultation, une seconde phase de discussions s’ouvrira autour des mesures envisagées par l’UE. En cas de nouvel échec, la Commission « présentera une initiative à la fin de l’année ».
« Nous devons tirer le meilleur parti du potentiel de création d’emplois des plates-formes numériques, tout en assurant la dignité, le respect et la protection des personnes qui travaillent pour elles », a déclaré Nicolas Schmit, commissaire européen à l’emploi. Les entreprises du secteur sont souvent accusées d’abuser du statut de travailleur indépendant, notamment pour éviter des cotisations sociales et externaliser certains coûts et risques.
Le groupe S&D (socialistes et démocrates) du Parlement européen a réclamé mercredi que ces travailleurs indépendants soient « reconnus comme salariés avec tous les droits qui en résultent en matière de rémunération, de protection sociale, de sécurité et de négociation collective ». « C’est si facile, en un clic sur le téléphone d’avoir un repas servi à domicile, une voiture à disposition, ou une personne pour faire le ménage. Mais certaines personnes paient un prix très élevé pour ce confort », a souligné l’eurodéputée S&D Elisabetta Gualmini.
Bruxelles estime qu’un actif sur dix dans l’UE a collaboré au moins une fois avec une plate-forme numérique.
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