La tension est montée d’un cran en Géorgie, un pays plongé dans une crise politique depuis les élections législatives de l’année dernière. La police a arrêté, mardi 23 février, Nika Melia, un leader de l’opposition lors d’un violent raid au siège de son parti, selon les images en direct de la télévision Mtavari.
Le chef du principal parti d’opposition en Géorgie, le Mouvement national uni, a été sorti des locaux de sa formation politique pour être placé en détention provisoire. Des centaines de policiers anti-émeute ont alors utilisé des gaz lacrymogènes contre ses partisans et des dirigeants de tous les partis d’opposition qui campent devant le bâtiment depuis mercredi. Des dizaines de soutiens de l’opposition ont également été interpellés.
L’opération policière fait suite à la démission du premier ministre Giorgi Gakharia jeudi, qui a cité un désaccord au sein du parti au pouvoir concernant l’application d’une ordonnance judiciaire visant à placer M. Melia en détention provisoire.
Le raid a suscité l’indignation de l’opposition et les avertissements des alliés occidentaux de l’ex-pays soviétique. « Choqué par les scènes au siège du MNU ce matin », a écrit l’ambassadeur britannique Mark Clayton sur Twitter. « La violence et le chaos à Tbilissi sont la dernière chose dont la Géorgie a besoin en ce moment. J’exhorte toutes les parties à agir avec retenue, maintenant et dans les jours à venir. »
Des tensions depuis les législatives
Nika Melia a rejeté les accusations portées contre lui pour « organisation de violences de masse » lors des manifestations anti-gouvernementales en 2019, estimant qu’elles étaient de nature politique.
L’ordre d’arrêter M. Melia a aggravé une crise politique qui sévit dans la nation du Caucase depuis les élections législatives d’octobre dernier.
Les partis d’opposition ont affirmé que le scrutin avait été truqué après que le Rêve géorgien a revendiqué une courte victoire. Dans la foulée de la démission de M. Gakharia, ils ont appelé à des élections anticipées.
La semaine dernière, les Etats-Unis et l’Union européenne avaient exprimé leur inquiétude face à cette décision d’arrêter un dirigeant de l’opposition, appelant le gouvernement géorgien à résoudre la crise de manière pacifique et à garantir que son système judiciaire reste libre de tout parti pris politique.
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