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Les protestations en Biélorussie inspirent les Russes anti-Poutine

Devant un bâtiment officiel figé dans son apparence soviétique, une petite foule sautille sur place et scande : « Mettez Loukachenko dans un fourgon ! [de police] ». Ce slogan, familier lors des grandes manifestations de l’été 2020 en Biélorussie après la réélection contestée d’Alexandre Loukachenko à la tête du pays, a parcouru quelque 2 000 kilomètres. Ce 31 janvier, il a réapparu dans le sud de la Russie, à Krasnodar, au milieu des partisans d’Alexeï Navalny descendus dans la rue pour protester, comme dans de nombreuses villes russes, contre l’emprisonnement de l’opposant du Kremlin.

A Moscou, le drapeau rouge et blanc des contestataires biélorusses a été également aperçu, brandi par deux jeunes filles très vite interpellées. Simples témoignages de solidarité entre manifestants de pays voisins culturellement proches ? Pas seulement. De Minsk à Moscou, les mouvements de protestation luttent contre des régimes autoritaires, marqués l’un et l’autre par l’usure de leurs dirigeants : Alexandre Loukachenko est au pouvoir depuis vingt-six ans en Biélorussie, Vladimir Poutine préside aux destinées de la Russie depuis bientôt vingt et un ans. Et le soutien affiché du chef de l’Etat russe à son homologue biélorusse, qui devait le recevoir de nouveau à Moscou, lundi 22 février, accentue l’effet miroir.

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C’est vrai, aussi, de la répression. Tout en refusant tout « parallèle » entre les manifestations en Biélorussie et en Russie, Dmitri Peskov, le porte-parole du Kremlin a établi de lui-même cette comparaison : dans les deux Etats, a-t-il déclaré le 3 février selon l’agence Tass, « les structures du pouvoir font leur devoir (…) contre les provocateurs et des manifestations non autorisées ». Les mêmes images de manifestants interpellés avec brutalité dans les deux pays ou apparaissant dans le box des accusés de tribunaux, ont afflué sur les réseaux sociaux. « Qu’y a-t-il à comparer ? Ce sont les mêmes. Et nous gagnerons », commentait Klaramikh30 sur Twitter. « Ce ne sont pas les protestations qui doivent être rapprochées, mais leur répression », affirmait un autre internaute biélorusse.

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Après la répression particulièrement féroce des services de sécurité biélorusses, les manifestations monstres dans ce petit pays de dix millions d’habitants ont cédé la place à de nouvelles actions, moins massives, mais elles aussi scrutées avec la plus grande attention à Moscou.

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