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Le Covid-19, une épée de Damoclès au-dessus du cyclisme

Publié le : 22/02/2021 – 16:35

Annulations de courses et huis clos, calendrier en pointillé, équipes contraintes de se retirer… La pandémie de Covid-19 fait planer une menace constante sur le cyclisme. 

C’est un coup du sort pour Mathieu van der Poel et son équipe Alpecin-Fenix. Alors que le jeune prodige néerlandais a remporté, dimanche 21 février, la première étape de l’UAE Tour – le Tour des Émirats arabes unis –, première date du plus haut niveau de la saison cycliste, son équipe a dû jeter l’éponge sans même concourir à la deuxième étape. En cause : un test positif au Covid-19 d’un membre du staff. Une illustration de l’incertitude permanente dans laquelle évolue le monde du cyclisme pour continuer sa route malgré la pandémie.

« L’équipe a été notifiée d’un résultat positif chez un membre de l’équipe après des tests réalisés dimanche soir », explique le communiqué publié par Alpecin-Fenix sur les réseaux sociaux. « En accord avec les organisateurs de l’UAE Tour, nous avons donc décidé de retirer notre équipe pour protéger la bulle sanitaire et permettre à la course de continuer. »

« Après avoir reçu les résultats, la personne s’est immédiatement mise à l’isolement, tout comme ceux qui sont entrés en contact avec cette personne », ajoute le communiqué.

Une menace qui pèse sur chaque course

Dimanche, l’équipe française Saint-Michel Auber 93 n’a pas pris le départ de la troisième étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var après le diagnostic d’un cas positif. Le dépistage avait été « réalisé en prévision des Boucles Drôme-Ardèche » qui doivent avoir lieu les 27 et 28 février.

Dans le cadre d’un protocole médical spécial Covid-19 de l’Union cycliste internationale (UCI), les équipes doivent êtres testées avant de pouvoir participer à des courses. Le calendrier spécifique des tests dépend du programme de course d’une équipe mais comprend généralement un test six jours puis trois jours avant une course. En cas de test positif durant une course, l’équipe se retire.

Début février, la formation belge Sport Vlaanderen-Baloise avait dû renoncer « par précaution » à prendre le départ de la 51e édition de l’Étoile de Bessèges en raison d’un cas de Covid-19 dans son équipe d’encadrement.

Une adaptation constante

Dans un sport comme le cyclisme où la saison d’un coureur est millimétrée et agencée de A à Z pour optimiser les performances et les pics de forme, le Covid-19 vire au casse-tête pour organiser les calendriers des athlètes : « Les maîtres mots, c’est l’agilité, l’adaptation », résume Jean-Baptiste Quiclet, directeur de la performance d’AG2R-Citroën, interrogé par Le Monde sur la manière dont les équipes vivent la pandémie. « C’est à la fin du printemps que l’on va voir si des coureurs ont été déstabilisés par la peur d’être en retard dans leur préparation », pronostique-t-il.

C’est la mauvaise aventure qu’a subi la superstar slovaque, Peter Sagan. Contrôlé positif au Covid-19 le 29 janvier lors d’un camp d’entraînement en Espagne avec son frère Juraj et son équipier Erik Baska, le Slovaque a été placé à l’isolement pendant dix jours, ce qui a retardé sa préparation.

Alors qu’il espérait faire sa rentrée en Belgique sur le Circuit Het Nieuwsblad (27 février) et Kuurne-Bruxelles-Kuurne (28 février), il a dû renoncer, ne se sentant pas « encore » prêt.

La crainte des annulations

Outre le test positif, coureurs et équipes craignent également l’annulation d’épreuves. Depuis début janvier, le calendrier a déjà été chamboulé : les courses australiennes qui marquent traditionnellement la reprise du World Tour ont été annulées. D’autres organisateurs d’épreuves plus mineures jettent aussi l’éponge.

Des épreuves d’une journée (GP de Denain) ou par étapes (Circuit de la Sarthe, Tour de Normandie) ont dû être annulées en ce début d’année 2021. D’autres suivront probablement, de leur propre fait ou faute des autorisations nécessaires, puisque le dernier mot revient à l’autorité préfectorale.

Le Tour des Flandres cycliste, un des cinq « monuments » du cyclisme prévu pour le 4 avril, mise sur le huis clos pour limiter les risques. Comme l’an passé, le public sera donc interdit dans les zones de départ et d’arrivée, les monts et les zones pavées qui font le sel de cette date majeure du calendrier. Le tout en priant pour que la situation sanitaire ne se dégrade pas d’ici là.

Arnaud Démare, le meilleur sprinteur français du peloton (Groupama-FDJ), est encore celui qui a le mieux résumé la situation en partageant son programme d’entraînement sur son compte Instagram : « En espérant que tout ça puisse avoir lieu. »

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