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Accord temporaire pour maintenir une surveillance sur le nucléaire iranien

Des discussions ont eu lieu notamment entre le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi (à droite) et le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (à gauche), à Téhéran, dimanche 21 février. Des discussions ont eu lieu notamment entre le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi (à droite) et le ministre iranien des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif (à gauche), à Téhéran, dimanche 21 février.

L’Iran et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont annoncé, dimanche 21 février, un accord « temporaire » pour maintenir une surveillance des activités nucléaires de Téhéran. L’objectif, bien que la surveillance en question soit limitée, est de donner le temps aux pourparlers diplomatiques de s’engager entre les signataires du pacte de 2015 pour tenter de sortir de l’impasse.

La loi iranienne, qui prévoit de limiter certaines inspections si les sanctions américaines ne sont pas levées, « existe et va être appliquée » à partir du 23 février, a regretté le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, à son retour à Vienne après des « consultations intenses » à Téhéran.

« L’accès sera réduit, ne nous voilons pas la face, mais nous serons en mesure de maintenir le degré nécessaire de surveillance et de vérification », a-t-il assuré. « Cela sauve la situation dans l’immédiat ».

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« Il faudra une négociation politique »

Selon les termes de cet « accord bilatéral technique » d’une durée de trois mois mais susceptible d’être suspendu à tout moment, le nombre d’inspecteurs sur place reste ainsi inchangé et des contrôles inopinés resteront possibles. « Bien sûr, pour parvenir à une situation stable, il faudra une négociation politique, et ce n’est pas de mon ressort », a ajouté M. Grossi.

De son côté, l’Iran avait évoqué un peu plus tôt des discussions « fructueuses », alors que le directeur de l’AIEA a rencontré le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi, et le ministre des affaires étrangères Mohammad Javad Zarif.

M. Grossi pourra « s’acquitter de son obligation de montrer que le programme nucléaire iranien reste pacifique », a promis le chef de la diplomatie iranienne dans une déclaration à Press TV, la chaîne en anglais de la télévision d’Etat. Selon le vice-ministre iranien des affaires étrangères Abbas Araghchi, « les inspections seront réduites d’environ 20 à 30 % après la mise en œuvre de la loi ». « Cela ne signifie certainement pas un retrait de l’accord » de 2015.

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En revanche, l’Iran ne fournira pas les « enregistrements relatifs aux activités et équipements » de plusieurs sites, comme prévu par la loi votée par le Parlement en décembre, a précisé l’OIEA dans un communiqué, faisant apparemment référence aux données des caméras de surveillance. « Si les sanctions sont complètement levées d’ici à trois mois, ces informations seront communiquées à l’AIEA, sinon elles seront supprimées à jamais ».

L’accord de Vienne, conclu avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, France, Allemagne, Grande-Bretagne, Russie, Chine), prévoit une levée progressive des sanctions en échange de la garantie que l’Iran ne se doterait pas de l’arme atomique. Même si la République islamique a toujours nié avoir de telles intentions.

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Une « fenêtre d’opportunité » pour Erdogan

Après le retrait unilatéral américain et le rétablissement des sanctions qui étranglent l’économie iranienne, l’Iran s’est cependant affranchi, à partir de 2019, de plusieurs limites qu’il avait accepté d’imposer à son programme nucléaire.

« Une fois que tout le monde aura fait sa part et rempli ses obligations, alors il y aura [une reprise] des discussions », a répété dimanche M. Zarif.

Depuis l’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui s’est dit prêt à revenir dans l’accord quitté en 2018 par Donald Trump, les Etats-Unis et Iran se renvoient la balle sur la question de savoir qui doit faire le premier pas.

Dans un geste, Washington a accepté jeudi une invitation des Européens à participer à des pourparlers sur le sujet. Mais le lendemain, le nouvel hôte de la Maison Blanche a appelé ses alliés à travailler de concert pour répondre aux « activités déstabilisatrices » de l’Iran au Moyen-Orient.

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Dans ce contexte diplomatique complexe et alors que l’Iran et les Etats-Unis n’ont plus de relations diplomatiques depuis 1980, Téhéran a dit examiner la proposition de l’UE pour une « réunion informelle ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan a appelé quant à lui à saisir la « fenêtre d’opportunité » pour mettre fin aux sanctions, une demande qu’il juge « légale et logique ».

Le Monde avec AFP

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