Après des mois de tensions, l’Inde a annoncé dimanche 21 février que ses troupes, de même que celles de la Chine, avaient parachevé leur « désengagement » à la frontière du Tibet et de la région indienne du Ladakh, l’un des secteurs disputés de la frontière dans l’Himalaya. Les deux pays avaient conclu un accord en ce sens début février, au terme de neuf sessions de négociations.
Le ministère indien de la défense a annoncé dimanche, citant un communiqué commun avec Pékin, qu’au cours de la dixième session de négociations tenue samedi, « les deux parties avaient constaté avec satisfaction que le désengagement de leurs troupes de première ligne dans la région du lac Pangong s’était terminé sans problème ».
Le dernier affrontement entre militaires chinois et indiens dans cette zone date de juin 2020. Ces heurts avaient opposé soldats chinois et indiens à coups de barres de fer et autres armes non létales – les armes à feu étant proscrites selon un protocole datant de plusieurs décennies. Ils avaient fait des morts des deux côtés : vingt du côté indien, selon New Delhi, et quatre côté chinois, selon Pékin.
« Un pas en avant important »
Les armées des deux géants d’Asie sont en conflit larvé depuis bientôt une dizaine de mois, le long de la ligne de contrôle effectif (Line of Actual Control, LAC) qui coupe en deux la région, à une altitude comprise entre 4 000 et 5 500 mètres. Cette ligne de démarcation, non reconnue internationalement, a été tracée en 1962 après une guerre éclair qui avait abouti à l’annexion par la Chine d’une grande partie du Ladakh. Rebaptisé Aksai Chin, le territoire, dont s’est alors trouvée amputée l’Inde, a permis à Pékin d’établir un lien terrestre entre le Tibet, au sud, et la province autonome du Xinjiang, au nord.
En juin, les deux pays s’étaient mutuellement accusés d’avoir empiété sur le territoire de l’autre dans cette zone. Pékin et New Delhi avaient par la suite envoyé des dizaines de milliers de soldats supplémentaires dans la région ainsi que des armes lourdes.
Le désengagement des troupes est « un pas en avant important », souligne le communiqué commun de Pékin et New Delhi, ajoutant que « les deux parties sont d’accord pour (…) poursuivre leur dialogue et leurs communications, stabiliser la situation sur le terrain et s’efforcer de résoudre les problèmes restants de manière mutuellement acceptable ».
L’Inde et la Chine partagent 3 500 km de frontière dont d’autres zones font l’objet de litiges, notamment dans le Ladakh. L’incident du mois de juin était le plus grave entre les deux géants asiatiques et puissances nucléaires depuis la guerre éclair de 1962.
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