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Nucléaire iranien: le chef de l’AIEA visite Téhéran la veille d’une échéance cruciale

Publié le : 20/02/2021 – 19:54

Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi est arrivé samedi à Téhéran, à la veille d’une échéance fixée par l’Iran pour la levée des sanctions américaines.

Une rencontre à la veille de la date limite. Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi est arrivé samedi 20 février à Téhéran. Cela alors que l’Iran a fixé au 21 février la date limite pour la levée des sanctions américaines et pour les inspections du gendarme du nucléaire.

La date limite du 21 février a été décidée par le Parlement iranien pour restreindre certaines inspections de l’AIEA sur des installations non nucléaires, y compris des sites militaires suspects, si les États-Unis ne levaient pas leurs sanctions imposées par la précédente administration de Donald Trump en 2018.

Une éventuelle limitation des inspections entrerait en vigueur mardi 23 février, a précisé samedi le président de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique (OIEA), Ali Akbar Salehi.

L’Iran a néanmoins souligné qu’il ne cesserait pas de collaborer avec l’AIEA, le « chien de garde nucléaire » de l’ONU, et n’expulserait pas ses inspecteurs.

Ces inspections sont prévues par l’accord international de 2015, censé encadrer le programme nucléaire iranien, accord duquel Donald Trump a retiré unilatéralement les États-Unis en 2018 en rétablissant les sanctions américaines qui étranglent l’économie iranienne.

Rafael Grossi a été reçu à Téhéran par l’ambassadeur d’Iran auprès de l’AIEA Kazem Gharibabadi et un responsable de l’OIEA, Behrouz Kamalvandi, a tweeté le premier.

La visite de Rafael Grossi est prévue jusqu’à dimanche 21 février.

Le responsable de l’AIEA avait précisé qu’il rencontrerait de « hauts responsables iraniens pour trouver une solution mutuellement acceptable (…) », afin que l’AIEA puisse « poursuivre les activités de vérification essentielles en Iran ».

« Lors de la réunion de demain (dimanche) avec M. Grossi, les considérations de l’AIEA dans le cadre de l’accord de garanties et de la coopération bilatérale seront examinées et discutées », a ajouté M. Salehi.

« Diplomatie prudente »

Cette visite intervient aussi après l’appel lancé vendredi 19 février par le président américain, Joe Biden, aux puissances européennes à travailler de concert avec les États-Unis pour répondre aux « activités déstabilisatrices » de l’Iran, un jour après s’être engagé à reprendre les pourparlers sur son programme nucléaire.

Joe Biden a déclaré à la conférence de Munich sur la sécurité que les États-Unis travailleraient en étroite coopération avec leurs alliés pour traiter avec l’Iran, une approche contrastant avec celle, unilatérale et agressive, de son prédécesseur Donald Trump.

« La menace de prolifération nucléaire requiert encore une diplomatie prudente et de la coopération entre nous », a déclaré M. Biden à ses alliés européens, également parties de l’accord sur le nucléaire iranien.

« C’est pour cela que nous avons déclaré être prêts à reprendre les négociations du groupe 5+1 sur le programme nucléaire iranien », a-t-il ajouté en référence aux cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) plus l’Allemagne.

« Initiatives diplomatiques »

Téhéran a déclaré à plusieurs reprises être prêt à revenir à ses engagements nucléaires à condition que Washington fasse le premier pas en levant les sanctions qui asphyxient son économie.

En riposte au retrait américain de l’accord, Téhéran s’est affranchi à partir de 2019 de plusieurs de ses engagements vis-à-vis de l’accord, tout en demandant un assouplissement des sanctions.

Le porte-parole du gouvernement iranien Ali Rabii a affirmé samedi que la dernière initiative de Téhéran sur le nucléaire ne l’empêcherait pas de répondre à toute démonstration de bonne volonté de Washington, et a exprimé son optimisme concernant le processus diplomatique en cours.

Ce n’est « ni contre nos engagements ni un obstacle à une réponse proportionnée et appropriée à toute action américaine prouvant (sa) bonne volonté », a-t-il écrit dans un éditorial publié dans le quotidien du gouvernement, Iran.

« Nous pouvons prédire avec certitude que les initiatives diplomatiques fonctionneront bien », a indiqué M. Rabii, estimant « les allers-retours diplomatiques » tel « le prélude naturel au retour de toutes les parties à des engagements, y compris la levée de toutes les sanctions dans un proche avenir ».

Avec AFP

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